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Agriculture africaine : résister à la menace climatique !

Sécheresse, désertification, dégradation des sols, manque de financements et de mécanisation… Voici quelques-uns des freins au développement de l’agriculture africaine. Une agriculture tenue de s’adapter continuellement aux défis démographiques et à l’urgence d’une autosuffisance alimentaire. Et les initiatives dans ce sens ne manquent pas.

L’Afrique est le continent qui dispose le plus de terres arables. On estime que le continent compte actuellement 60% des terres arables non exploitées du monde. Sauf que des questions se posent quant à l’exploitation et la valorisation de ce potentiel immense. Non seulement les moyens de l’émergence d’une agriculture moderne et rentable font défaut, mais, à cela, est venue s’ajouter la donne climatique. L’Afrique est le continent qui pollue le moins. Pourtant, elle fait partie des zones de la planète qui subissent le plus les impacts du changement climatique. L’avancée du désert, la rareté de la ressource hydrique, la sécheresse, et la difficulté de fertiliser certains sols font partie de ces facteurs climatiques qui retardent l’émergence de l’agriculture africaine. Et pourtant, ces dernières années, les initiatives en faveur du développement agricole se sont multipliées.

Initiatives
À l’instar du Plan Maroc vert, que la FAO considère comme un bel exemple à suivre à travers le continent, plusieurs pays ont également lancé, ces dernières années, des programmes et stratégies de développement de leur secteur agricole. Mais, la crise de la covid et la guerre en Ukraine sont venues rappeler la fébrilité et la vulnérabilité des agricultures africaines, jusque-là incapables de répondre aux besoins vitaux en termes d’autosuffisance alimentaire. Si la question climatique vient s’y rajouter, cela veut dire que les équations à résoudre augmentent. D’où l’urgence de prendre au sérieux cette menace.

C’est dans ce cadre que l’initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine a été lancée au Maroc en 2016, à la veille de la COP22 à Marrakech. Presque 7 ans plus tard, elle est encore en mode rodage, car cherchant à sécuriser des financements pour concrétiser des projets qui auront un fort impact sur les paysans. Aujourd’hui, quelque 35 pays adhèrent à cette initiative, communément appelée «Triple A». Sa réussite est vivement souhaitée, car elle servira d’exemple et sera un indicateur de la prise de conscience des pays africains quant à l’urgence de protéger leurs agricultures. Le «Triple A» n’est pas la seule initiative qui tente d’apporter des réponses aux défis de l’agriculture africaine.

550 millions de dollars
Au-delà du «Triple A», de nombreuses autres initiatives essaient d’apporter leur concours pour l’émergence de l’agriculture africaine. On se rappelle encore des ambitions d’Akinwumi Adesina, l’actuel président de la Banque africaine de développement (BAD), qui érige les financements de l’agriculture parmi ses priorités. Il en est de même de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), qui a récemment annoncé la création d’un fonds de 550 millions de dollars pour stimuler l’agriculture verte et résiliente aux chocs climatiques en Afrique.

Mohammed Sadiki
ministre marocain de l’Agriculture

«L’engagement du Maroc pour la sécurité alimentaire s’est traduit dans la coopération Sud-Sud avec les pays du continent africain à l’image de l’initiative pionnière lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion de la COP 22, en l’occurrence l’initiative triple A pour l’Adaptation de l’Agriculture africaine.»

Akinwumi Adesina
Président du Groupe de la Banque africaine de développement

«La Banque africaine de développement a lancé une Facilité africaine de production alimentaire d’urgence audacieuse de 1,5 milliard de dollars pour atténuer les effets de la guerre russo-ukrainienne sur la sécurité alimentaire en Afrique. Cette facilité va aider 20 millions de petits exploitants agricoles à produire 38 millions de tonnes de denrées alimentaires pour une valeur estimée à 12 milliards de dollars.»

Hailemariam Desalegn
Président de l’Alliance pour la révolution verte en Afrique (AGRA)

«Les gains durement acquis sont désormais menacés par les chocs extérieurs, en particulier l’impact du changement climatique. Les sécheresses plurisaisonnières en Afrique de l’Est et les phénomènes météorologiques extrêmes comme les cyclones en Afrique australe ont déjà tout changé.»

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO


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