Éco-Business

Agences conseil en communication: la présidence de l’UACC explique la crise

L’Union des agences conseil en communication et l’association Les Impériales ont récemment lancé un appel à la solidarité à destination des acteurs économiques, marques et annonceurs ainsi qu’aux associations professionnelles pour sauver plusieurs dizaines de milliers d’emplois. Le point avec la Présidente de l’Union des Agences Conseil en Communication (UACC), Maria Ait M’hamed…

Quelle est la durée moyenne des retards de paiement dans votre secteur ?
La durée moyenne de paiement dans notre secteur est de 120 voire de 180 jours dépendamment des périodes. Depuis l’annonce de la crise sanitaire, nous n’avons quasiment plus de répondant et de visibilité sur les paiements à venir. Cela nous oblige à notre tour à répercuter les défaillances de règlement sur nos fournisseurs (médias, imprimeurs, prestataires de services individuels…).

À combien peut-on estimer l’impact de la crise sur la filière communication ?
Tous les événements ont été annulés, tous formats confondus. La quasi-totalité des campagnes de communication grands médias ont été annulées. Les campagnes digitales, lorsqu’elles ne sont pas annulées, tournent au ralenti et se concentrent sur les messages sanitaires. Nous sommes, une semaine après le début de la crise, à un taux d’activité de 20 à 30% dans le meilleur des cas. Imaginez ce que cela sera dans les semaines qui viennent.

Y-a-t-il déjà des entreprises durement impactées ou tombées en faillite ?
Durement impactées, quasiment toutes. Pas de faillite recensée pour l’instant, et je reste positive en disant que nous ferons tout pour qu’il n’y en ait pas. D’où notre appel à la solidarité. En revanche, quasiment toutes les agences ont mis en place le télétravail pour protéger leurs collaborateurs. Certaines d’entre- elles se préparent déjà à mettre en place des mesures de mise en congé payé, voire de chômage technique ou des temps aménages, mi-temps par exemple.

Combien d’emplois sont-ils menacés ?
Au vu de tout l’écosystème qui dépend de nous, difficile de donner un chiffre. Les estimations communiquées par l’association Les Impériales estiment à 8.500 le nombre d’entreprises de l’écosystème du marketing, de la communication et des médias, avec un chiffre d’affaires global estimé à 12 MMDH, et jusqu’à 90.000 personnes qui en dépendent.

Combien de temps vous faudra-t-il pour vous relever de la crise ?
Cela ne dépend malheureusement pas de nous. La santé économique de notre filière dépend de celle de nos donneurs d’ordres. Le plus dur serait, si la crise se prolonge, de devoir fermer nos agences, licencier nos collaborateurs, les mettant ainsi dans l’insécurité la plus totale. Ces collaborateurs constituent la première ressource de nos entreprises, nous avons investi en eux, nous avons grandi ensemble, ils détiennent l’expertise propriétaire de chaque agence. Devoir les licencier rendrait très compliquée la reprise de nos activités. En somme, cela reviendrait à remettre à zéro tous les compteurs, sacrifiant des années de réputation, d’expertise et d’expérience. Sans parler de nos fournisseurs et partenaires, que nous mettrions aussi en danger. 


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