Éco-Business

Agadir : l’arrivée de Ryanair tracasse les Îles Canaries

L’annonce de l’ouverture d’une base stratégique du transporteur aérien irlandais Ryanair à Agadir a soulevé des inquiétudes aux Îles Canaries.

L’annonce de l’ouverture d’une plateforme du transporteur aérien Ryanair à Agadir tracasse la compagnie low-cost canarienne Binter. Le transporteur officiel insulaire, qui commence à peine à se remettre du coup de massue de la crise sanitaire, se voit damer le pion par le géant irlandais qui menace même de lui voler une part du juteux marché des touristes européens.

En effet, les Allemands et les Anglais, qui prisent la station balnéaire marocaine, sont aussi les premiers clients de l’archipel. Avant la crise sanitaire, la région insulaire recevait en moyenne 5 millions de touristes britanniques. Un chiffre en croissance annuelle soutenue. Quant au marché allemand, l’archipel a reçu 2,6 millions de vacanciers en provenance de ce pays européen. Au total, 13,1 millions de touristes étrangers ont visité l’archipel en 2019, avec une moyenne de dépenses de 1.282 euros et une moyenne de séjours de 8,5 jours. Le renforcement des dessertes vers le Maroc, et Agadir en particulier, signifie que la compagnie cherche à attirer la clientèle intéressée par le tourisme du «Sol et Playa», (soleil et plage) l’emblème, en quelque sorte, de l’archipel canarien.

L’arrivée de Ryanair à Agadir fera de l’ombre aux Îles Canaries. Ceci, surtout eu égard au choix de la date de démarrage, en hiver, confirme qu’il est question de séduire cette clientèle européenne attirée par les destinations clémentes quand le mercure commence à baisser en Europe. L’annonce fait d’autant plus mal vu que le controversé transporteur a fermé, en 2020, ses bases aux Îles Canaries, précisément à Lanzarote, Gran Canarie et Tenerife. Un processus qui s’est déroulé dans la douleur et amena les syndicats des travailleurs à porter l’affaire devant la justice pour contester la mise au chômage de 300 employés. La justice espagnole a condamné l’entreprise à verser une indemnisation allant jusqu’à 9 millions d’euros pour «sa mauvaise foi» dans le processus de ce licenciement. Pris au dépourvus, certains milieux s’interrogent même sur le choix de la capitale du Souss, estimant que la région n’est pas la destination touristique phare du royaume.

Le fait que le transporteur aérien ouvre ses bases au Maroc est interprété comme une volonté de la compagnie aérienne de transformer le pays en hub régional de grande importance. Les spécialistes en matière de tourisme estiment aussi que cette installation est une grande reconnaissance de l’importance du royaume et surtout une preuve, de plus, de la stabilité dont jouit le Maroc. À cela, s’ajoute l’annonce faite par le transporteur portugais TAP de renforcer sa présence sous nos latitudes. La compagnie portera désormais à cinq les destinations qu’elle dessert au départ de la capitale lusophone. Outre Casablanca, Marrakech et Tanger, la compagnie portugaise inaugure des vols à destination d’Agadir et Oujda.

Pour la ville gadiri, TAP démarre en trombe et programme quatre vols hebdomadaires, les lundis, vendredis, samedis et dimanches. Quant à la desserte Lisbonne-Oujda, elle sera disponible les samedis et dimanches. Des destinations touristiques importantes, a déclaré la vice-présidente de la compagnie, Christine Ourmières-Widener dans un communiqué, en rappelant que ces nouvelles dessertes renforcent la présence du transporteur dans la région.

Amal Baba Ali, DNC à Séville / Les Inspirations Éco



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