African Digital Summit 2024 : les technologies cognitives, enjeu central
L’AUSIM réunit les 8 et 9 octobre à Casablanca les acteurs du numérique africain pour le Digital African Summit (ADS 2024). L’intelligence artificielle, thématique centrale de cette 6e édition, sera abordée sous le prisme des enjeux et défis pour l’avenir du continent.
L’intelligence artificielle (IA) est sans conteste l’enjeu majeur actuel de la transformation numérique. Promesse d’innovation séduisante pour les jeunes générations, elle s’empare peu à peu de larges pans de l’économie mais menace de créer, in fine, des disparités sociales. Ces fractures, particulièrement marquées en Afrique, soulignent l’urgence de politiques inclusives pour éviter un fossé numérique plus profond.
Enjeu de leadership
Pour le Maroc et l’ensemble du continent, la maîtrise de cette technologie pourrait bien conditionner leur place dans la nouvelle ère numérique qui s’amorce. Néanmoins, des voix s’élèvent pour rappeler que cette révolution n’est pas exempt de risques.
Une réalité mise en perspective par un récent rapport d’Interpol qui souligne l’incidence de l’IA sur les enjeux de développements africains : «Les cybercriminels et leur mode opératoire évoluent rapidement entre techniques d’ingénierie sociale élaborées et recours accru aux médias sociaux et à l’intelligence artificielle», peut-on lire dans le rapport de l’organisation internationale de la police criminelle sur l’évaluation des cybermenaces en Afrique.
Dans sa dernière livraison, Interpol constate que les criminels exploitent des failles humaines pour mener des attaques de plus en plus sophistiquées, telles que le phishing et les escroqueries en ligne. Ce détournement des innovations technologiques, dont l’IA, soulève la question de la sécurité numérique sur le continent, enjeu autour duquel graviteront les réflexions et discussions de la prochaine édition du Digital African Summit. Cet événement, prévu les 8 et 9 octobre à Casablanca, réunit pour sa 6e édition les acteurs clés du secteur digital africain.
Parmi les thématiques phares, l’IA occupera une place prépondérante, avec un focus sur les opportunités qu’elle offre pour le développement, mais aussi les précautions à prendre pour éviter ses dérives.
«Cet événement arrive à point nommé pour répondre aux besoins des annonceurs, de l’écosystème marketing et communication au Maroc eu égard aux évolutions rapides que connaît le monde du digital et du marketing, notamment avec l’essor de l’intelligence artificielle», souligne Youssef Cheikhi, président du Groupement des annonceurs du Maroc (GAM), entitée organisatrice de cette grande messe digitale.
Catalyseur de créativité
Les enjeux ne se limitent pas aux cyberattaques. Le Digital African Summit s’intéressera également aux potentiels de l’IA pour des industries en pleine croissance en Afrique, telles que le e-commerce, le marketing sportif ou encore le gaming. Des sessions animées par des plateformes internationales, comme Google et TikTok, permettront de faire le point sur les dernières avancées technologiques.
Selon Youssef Cheikhi, l’ADS 2024 ne sera pas seulement une vitrine de l’innovation, mais «un véritable catalyseur de créativité et d’échanges pour façonner l’avenir du marketing, de la communication et du digital en Afrique». Un des moments forts de l’événement sera également la remise des African Digital Awards, une évolution des Moroccan Digital Awards, qui récompensera les campagnes digitales les plus innovantes à l’échelle du continent.
Cette initiative, comme le note Youssef Cheikhi, illustre la volonté de promouvoir l’excellence et de valoriser les talents africains. Mais au-delà des annonces, cet événement appelle à une réflexion plus profonde sur le rôle que l’Afrique doit jouer dans l’ère numérique. Comment concilier innovation technologique et sécurité ? À quel prix l’IA peut-elle servir le développement sans renforcer les inégalités ? Si le continent entend tirer parti de cette révolution, il devra se doter des moyens nécessaires pour anticiper et contrer les risques, tout en exploitant pleinement les opportunités offertes par ces technologies de rupture.
Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO
