Stratégie de la jeunesse : Le Conseil consultatif en arbitre
Le projet de statut du Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action associative est entre les mains des deux Chambres, qui devront statuer avant la fin de cette année 2016. L’accès des jeunes aux différents programmes élaborés par le gouvernement est la priorité.
Le puzzle de la stratégie des jeunes est presque complet. Après les efforts fournis pour faire converger les actions des ministères impliqués dans la mise en œuvre de la stratégie des jeunes, la mise en place du Conseil consultatif en charge de ce dossier reste primordiale pour que l’action associative devienne le canal de filtration des demandes de la jeunesse. C’est le département de la Jeunesse et des sports qui a été désigné pour défendre la version du gouvernement sous la coupole, en vue de permettre à l’instance projetée de se doter de pouvoirs étendus qui ne se limitent pas à rendre des avis sans suite. Pour le ministre de la Jeunesse et des sports, Lahcen Sekkouri, «l’équilibre entre les vocations du conseil consultatif liées aux jeunes et celles relatives aux ONG est par conséquent déjà assuré sur le plan institutionnel, de même que son avènement, lequel constitue une avancée fondamentale et historique qui va dans le sens de l’instauration des mécanismes de la participation et de l’intégration des jeunes dans le développement de leur pays et dans la promotion de la vie associative».
Le ministre tient aussi à rappeler «qu’il s’agit encore d’un projet de loi, adopté certes en Conseil du gouvernement le 30 juin dernier, mais qui a besoin d’être discuté et voté au niveau des deux Chambres du Parlement». S’agissant du domaine associatif, le ministre indique qu’«il y a déjà un diagnostic de la situation à mener de façon concertée pour cerner les problématiques posées et dégager les grandes orientations stratégiques qui devront être déclinées en programmes et actions à mener; dans le cadre d’une démarche participative et inclusive des acteurs concernés». Il est à rappeler que le projet de statut du Conseil a prévu 24 membres pour siéger au sein de la nouvelle instance représentative.
«Le Conseil est un outil d’aide à la décision»
Les Inspirations ÉCO : Est-ce que le Conseil pourra assurer un équilibre entre ses vocations liées aux jeunes et celles relatives aux ONG ?
Lahcen Sekkouri : Permettez-moi d’abord de rappeler que le Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action associative est une institution prévue par les articles 33, 170 et 171 de la Constitution, et fait partie des institutions et instances de la bonne gouvernance, du développement humain et durable et de la démocratie participative, prévues par la loi fondamentale du pays.
La jeunesse marocaine constitue une opportunité et un pari sur l’avenir pour notre pays, et bénéficie de la haute sollicitude royale. Les problématiques des jeunes sont donc au cœur de toutes les politiques publiques et constituent une préoccupation majeure de l’action gouvernementale. Cette instance dispose de prérogatives importantes, et peut être consultée par sa majesté le roi, le chef du gouvernement ou les présidents des deux Chambres du Parlement. C’est un outil d’aide à la décision et à l’amélioration des politiques visant les jeunes. Pour revenir à votre question, il faut noter que ledit Conseil est constitué de deux instances autonomes, l’une chargée de la jeunesse et l’autre de l’action associative; dotées toutes les deux d’une commission permanente avec des fonctions d’étude, d’avis, de conseil et de proposition. L’objectif étant d’inciter les jeunes à participer à la vie nationale dans tous ses aspects, culturels, économiques, sociaux et politiques.
Comment le ministère compte-t-il agir pour dynamiser le rôle consultatif du Conseil durant la phase de démarrage et quels sont les délais de sa mise en place ?
Nous espérons bien évidemment que les délais requis pour son adoption à ces niveaux soient les plus réduits et j’espère que compte tenu de l’importance de ce projet, sa programmation sera faite rapidement au niveau des commissions concernées du Parlement. Je peux quand même vous dire que le gouvernement mettra tout en œuvre pour permettre l’activation de ce conseil consultatif, une fois la loi adoptée définitivement.
Quelles sont les questions urgentes autour desquelles le Conseil devra donner des avis après sa mise en place ?
Les questions urgentes concernant les aspects liés à la jeunesse sont en grande partie consignées dans la stratégie intégrée de la jeunesse, qui s’articule autour de cinq axes. Il s’agit d’augmenter les opportunités économiques pour les jeunes et promouvoir leur employabilité, mais aussi d’accroître l’accès et la qualité des services de base pour la jeunesse et réduire les disparités spatiales. La promotion et la participation active des jeunes dans la vie sociale forme le 3e axe qui est fondamental pour leur participation dans la prise de décision. Les deux derniers axes qui figurent dans le champ d’intervention du conseil concernent la promotion du respect des droits de l’Homme et, enfin, le renforcement des dispositifs institutionnels de communication, d’information, d’évaluation et de gouvernance.