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Métiers verts : La dynamique est enclenchée

Le Maroc est appelé à développer davantage les formations aux métiers verts pour accompagner les différents plans et stratégies lancés en matière de développement durable. C’est là l’un des constats émanant du premier Forum marocain des métiers verts, organisé hier à Rabat par le magazine Énergies et environnement.

Quelque 90.000 emplois verts devraient être créés au Maroc à l’horizon 2020. L’enjeu est de taille pour le royaume qui a hissé, depuis quelques années, le développement durable parmi les priorités nationales. L’objectif est réalisable à condition d’accélérer la cadence en matière de formation et de recherche et de créer une synergie entre les différents acteurs, du public comme du privé.

En tout cas, c’est la conviction de bon nombre d’intervenants au premier forum des métiers verts.  Le Maroc ne part pas de zéro. La dynamique semble enclenchée depuis quelques années. Les pouvoirs publics sont conscients du fait que le recours à l’emploi vert n’est plus un choix mais une nécessité. La concrétisation des différents plans et stratégies lancés par le Maroc pour promouvoir notamment l’environnement, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables est tributaire de la formation de profils spécialisés aux métiers verts. Dans le seul secteur de l’efficacité énergétique, les besoins en emplois à l’horizon 2020 s’élève à plus de 35.000, selon une étude réalisée par le ministère de l’Énergie. C’est au niveau du secteur du bâtiment et de l’éclairage public que le besoin en emplois verts se fait le plus sentir.

Il est suivi par le secteur des installations et des équipements chez les consommateurs. Plusieurs profils sont à former. Il s’agit de 5.000 ingénieurs, 16.000 techniciens et 20.000 ouvriers (soudeurs, chaudronniers, électriciens, installateurs de chauffage et de climatisation…). Pour atteindre les objectifs escomptés, Mourad Hajaji, directeur adjoint du Pôle Stratégie et développement de l’Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ADEREE) appelle à la conjugaison de tous les efforts en vue d’apporter des réponses concrètes aux besoins de plus en plus importants en emplois verts. «Il faut garantir les moyens et les ressources nécessaires pour atteindre les objectifs», précise-t-il.  L’idée est d’avoir une vision unifiée sur les différents efforts déployés par certaines institutions au Maroc, engagées dans plusieurs initiatives de promotion de l’économie verte et de la formation des jeunes en la matière.

À titre d’exemple, l’ADEREE a conçu des modules de formation continue dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Cette offre de formation est mise en œuvre par une équipe formée aux techniques de conception, de montage et de management de la formation. Les formations portent sur des domaines classiques (solaire domestique, pompage d’eau, biogaz, séchage agricole…) ou de nouveaux créneaux. L’objectif est de compléter le cursus théorique des ingénieurs et techniciens en apportant les acquis nécessaires à l’opérationnalisation de leurs compétences. Ce volet s’avère être de la plus haute importance. La formation des ingénieurs et techniciens au Maroc nécessite, en effet, d’être renforcée sur le plan pratique, comme l’ont souligné hier plusieurs intervenants lors du premier forum marocain des métiers verts.

Badr Ikken, directeur général de l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN), a tenu à relever cette problématique. «Le Maroc dispose de très bonnes écoles d’ingénieurs. Des formations pertinentes sont dispensées dans les universités. Cependant, c’est le volet pratique qui manque. Le développement du savoir-faire passe par les infrastructures de recherche», a-t-il relevé. L’IRESEN tend à relever le défi notamment en travaillant sur plusieurs projets avec les universités marocaines.. 

Abdesselam Seddiki
Ministre de l’Emploi et des affaires sociales

Les emplois verts, en phase avec la dimension inclusive de notre développement, sont plus que jamais les futurs leviers pour la formation, l’emploi et la consolidation de notre capital immatériel. L’économie verte représente un potentiel important en emplois. La transition vers une économie verte est une nécessité vitale qui va conduire à une restructuration du système productif. Au Maroc, plusieurs facteurs de motivation sont favorables à l’emploi vert».

Yassir Ben Abdellaoui
Représentant du PNUD

Il faut saisir les opportunités des changements climatiques en termes de développement et d’emplois verts, qui augmentent d’année en année dans le monde. À cet égard, le Maroc est un modèle pour tous les pays en voie de développement en matière de politiques de développement durable et de promotion des nouvelles technologies telles que les énergies renouvelables. Il a non seulement mis en place le plan solaire, mais aussi tout un système de développement, de recherche, d’industrialisation et de formation des cadres. Il faut renforcer cette tendance».

Abdellah Mokssit
Membre du CESE

Les entreprises qui empruntent la voie de l’économie verte arrivent à maximiser leurs gains tout en sauvegardant les ressources. La transition vers l’économie verte est une destruction de l’ancien modèle économique. Ainsi, elle doit être cadrée. Les pays chanceux sont ceux qui sont dans le processus d’installation. Le Maroc, qui s’inscrit dans cette dynamique, est simplement appelé à emprunter la voie de l’économie verte. Il est nécessaire pour le Maroc de développer l’emploi vert, la recherche et de s’approprier l’industrie verte».



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