Liquidation de la Samir : Le compte à rebours est lancé
Le syndic judiciaire vient de publier un appel à manifestation d’intérêt pour l’acquisition de l’ensemble des éléments de production de la Samir. Les investisseurs intéressés devront soumettre leur offre dans un délai de 30 jours.
Le processus de cession de la Samir est enclenché. Mohamed El Krimi, syndic judiciaire de la société, tient aujourd’hui une conférence de presse au siège de la raffinerie à Mohammedia pour faire le point sur la procédure de cession des actifs de la Samir. Une sortie médiatique très attendue par les observateurs et les parties prenantes (actionnaires, créanciers, salariés…) pour jeter un peu de lumière sur les (nombreuses) zones d’ombres qui entourent ce dossier. Elle fait suite à la publication, hier mercredi 8 février, d’un appel à manifestation d’intérêt pour l’acquisition de l’ensemble des éléments de production de la Samir. Ainsi, les investisseurs intéressés devront soumettre leur offre dans un délai de 30 jours en l’agrémentant des garanties nécessaires: prévisions d’activité et de financement sur les cinq prochains exercices; prix de cession et modalités de paiement; niveau et perspectives d’emplois justifiés par l’activité considérée; garanties nécessaires à l’exécution de l’offre…
Bonnes intentions!
D’après l’ordonnance du tribunal de commerce, la cession sera globale, c’est-à-dire qu’elle concernera tous les actifs situés dans l’entreprise, mais aussi les biens rattachés au groupe et établis au Maroc. Pour l’heure, et à en croire le syndic judiciaire, il y a deux investisseurs qui ont manifesté leur intérêt pour la raffinerie de Mohammedia et les autres actifs de la société. La première, qui a avait fait couler beaucoup d’encre, émane du cabinet d’avocat italien Studio Mazzanti & Partners pour le compte d’un client dont l’identité n’a pas été dévoilée. L’on parle d’une «proposition» de 31 MMDH! Mais, selon des sources proches du dossier, c’est plus une déclaration d’intention qu’une proposition de rachat concrète. La seconde «offre», quant à elle, est jugée plus sérieuse. Quelques heures après la décision du juge commissaire, prise le 30 janvier, ordonnant la mise en vente des actifs de la société sans fixer un prix de lancement, le syndic a en effet annoncé la réception d’une deuxième offre à peu près au même prix que la première: 31,5 MMDH.
Sauf que là, le nom de la société intéressée par la Samir est connu. Il s’agit d’Anglo Energy, un nom peu connu dans le monde de l’industrie des hydrocarbures, ce qui ne fait que nourrir davantage les appréhensions. D’autant plus que l’évaluation des actifs de la Samir, réalisée par 14 experts mandatés par le tribunal de commerce et validé par le juge commissaire par une ordonnance du 30 janvier, est largement en dessous des montants évoqués.
En effet, en tout et pour tout, la valeur des actifs de la Samir (l’unité de production, le foncier, les biens meubles et immeubles, les biens meubles logés chez sa filiale de Sidi Kacem, les œuvres d’arts, les participations dans le capital social, les titres fonciers, les moyens de transport de la société, etc) ne dépasse pas les 21,6 MMDH. Ceci, alors que la société traîne une ardoise très lourde. L’on ne sait pas, après vérification des créances, le montant des dettes retenues par le tribunal. Mais dans tous les cas, il tournerait autour de 40 MMDH. L’administration des douanes seule revendique 14 MMDH.
Chronologie d’une faillite
Août 2015: Arrêt de la production chez la Samir.
Juin 2016: La Cour d’appel de commerce de Casablanca acte la liquidation de la Samir.
Début décembre 2016 : lettre d’intention de rachat de la Samir déposé par le cabinet italien Studion Manzzanti & Partners d’un montant de 31 MMDH.
30 janvier 2017 : Le juge-commissaire décide la mise en vente des actifs de la Samir dont l’évaluation est arrêtée à 21,6 MMDH.
8 février 2017 : lancement de l’appel à manifestation d’intérêt pour l’acquisition de l’ensemble des actifs de la Samir.