La triche hante le baccalauréat 2016
Les examens du baccalauréat 2016 se dérouleront, pour la session ordinaire, les 7, 8 et 9 juin prochains. La lutte contre la triche est, plus que jamais, un enjeu majeur. 431.934 candidats se présenteront aux examens du baccalauréat 2016. 55% de ces élèves sont des hommes. 289.440 élèves passeront ces épreuves dans le système d’enseignement public, soit 67% de l’ensemble des candidats. Le secteur privé progresse pour atteindre 30.239 candidats, soit 7% des élèves. Le nombre des candidats libres accapare 26% de l’ensemble.
Le nombre global des candidats est en baisse de 10%. «Cette évolution s’explique par le recul du nombre de candidats libres de 34%, et par le fait que le nombre de candidats en formation a baissé de 7%», explique Khalid Berjaoui, ministre délégué auprès du ministre de l’Éducation nationale. «Nous avons œuvré à réduire le nombre des candidats libres par de nouveaux critères, et l’objectif est double: rationaliser les dépenses et réduire les phénomènes liés aux pratiques de triche». Par filière, les branches scientifiques cumulent 61% des candidats, les branches littéraires et l’enseignement religieux accaparent 39% du volume des élèves. Pour la préparation du terminal, 31 commissions ont travaillé sur 189 sujets d’examen et autant de grilles de correction. Les centres d’examens s’élèveront à 1.546 comptant 21.600 salles. 70.000 cadres pédagogiques veilleront à la surveillance des candidats.
«Une extrême fermeté» face à la triche
La lutte contre la triche constitue un enjeu majeur cette année. Le ministère affirme une «extrême fermeté», affirme Berjaoui. 10.956 cas de triche ont été sanctionnés en 2015, et ces cas ont évolué de 57%. «Ceci traduit la sévérité de notre démarche», estime Berjaoui. Les cas de triche sont le fait, à 49%, des candidats libres, et à 51% pour les autres. Pour lutter contre les tentatives de fuite du contenu des examens, un texte de loi est en cours de discussion au Parlement. «Nous appelons les parlementaires à l’adopter le plus tôt possible», insiste Berjaoui. Le ministère de l’Éducation nationale (MEN) annonce le «renforcement des mécanismes pour le transport des épreuves, des centres régionaux aux centres d’examens, avec la protection de ces espaces, surtout dans les zones reculées et enclavées».
L’objectif est de réduire le nombre des intervenants. Le MEN prévoit également de mettre en place des cellules de veille chargées de parer à toute tentative de triche sur Internet. «Une réunion spéciale avec l’Intérieur a été tenue pour assurer le bon déroulement du bac», annonce Berjaoui. La nouveauté réside dans la signature d’engagements écrits par les candidats et leurs parents ou tuteurs. «Les engagements signés veulent informer les parents de l’étendue de la responsabilité de leurs enfants, concernant le fait d’être muni de téléphones portables et de tout autre moyen de fraude lors des examens», souligne le département de l’Éducation nationale. Le ministère de l’Éducation nationale est à pied d’œuvre pour préparer les examens du baccalauréat 2016.
Le MEN a promulgué, le 13 mai, le cahier des procédures d’organisation des examens, ainsi que l’arrêt ministériel y afférent. La nouveauté cette année est la batterie de mesures contre la tricherie durant les examens, avec «l’Engagement du candidat», qui devrait être signé par l’ensemble des élèves. Parmi les engagements contenus dans ce document, tout candidat détenant un téléphone portable ou autre support de communication électronique au sein de la salle d’examen sera considéré comme un potentiel cas de triche et soumis à des sanctions.
Tous les candidats sont concernés, qu’ils soient libres ou en cycle normal. Les parents signeront également ce document et seront, de ce fait, tout aussi engagés que leurs enfants. Sur le volet de la sensibilisation, une campagne nationale a été lancée le 25 mai pour encourager les élèves à passer les examens scolaires «avec mérite et sans triche», selon le slogan de cette campagne. Le MEN s’est associé au Forum de la citoyenneté pour transmettre ce message afin que les élèves respectent «le règlement éducatif et moral» lors du passage des examens. «Nous voulons mobiliser l’ensemble de la société sur ce thème», explique le département de l’Éducation.
«Le phénomène de la triche a des conséquences graves sur la société et nos enfants. La triche a pris des proportions démesurées avec l’usages des TIC», rappelle-t-il. D’ailleurs, il convient de préciser que le MEN a même contacté Facebook pour l’appuyer dans sa lutte contre la triche. Certes, les gestionnaires de ce réseau ont fait preuve de bonne volonté, mais aucune mesure concrète n’a été prise. Bref, le phénomène de la triche plane. Des mesures, dont certaines sont déjà en vigueur, ne donnent toujours pas de résultats probants.