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Investissement : Comment redresser l’industrie marocaine

Plan d’accélération industrielle : Des écosystèmes de plus en plus matures

Chaque écosystème industriel a sa propre spécificité, certains sont orientés vers des métiers ou des produits, d’autres revêtent un caractère transverse. Un socle commun les réunit tous dans la mesure où toutes les fédérations impliquées se sont engagées sur les mêmes objectifs : créations d’emplois, valeur ajoutée, etc…

Une chose est sûre: le concept de l’écosystème en lui-même est aujourd’hui bien ancré dans le quotidien des industriels marocains, profitant des moyens et des synergies facilités par le Plan d’accélération industrielle (PAI) qui s’est fixé des objectifs pour le moins ambitieux à l’horizon 2020. Le panel de la séance matinale du Meeting de l’industrie, organisé à Casablanca le 25 mai, a permis de mesurer à juste titre les ambitions et l’état d’avancement des écosystèmes signés dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle. Un socle commun les réunit tous dans la mesure où toutes les fédérations impliquées se sont engagées sur les mêmes objectifs (nombre d’emplois, valeur ajoutée et taux d’intégration industrielle). Le dernier contrat signé, celui du secteur textile, trace sa voie en toute quiétude. Il s’agit de six écosystèmes dont quatre relevant de l’habillement et deux autres régissant les tissus d’ameublement de maison et ceux à usage technique. Seul bémol, Karim Tazi, président de l’Association marocaine des industriels du textile et de l’habillement (Amith), regrette qu’il n y ait pas, à l’instar des autres écosystèmes, un grand agrégateur industriel.

Cela dit, 50% des réalisations projetées à l’horizon 2020 sont d’ores et déjà atteintes, boostées essentiellement par les marchés de l’export. Le porte-parole de l’écosystème de la plasturgie, qui n’est autre que Younès Lahlou, président de la Fédération marocaine de la plasturgie, dénombre les nombreux débouchés des quatre écosystèmes de son secteur d’activité et l’intérêt de favoriser une production locale au lieu de renforcer l’import : la plasticulture (pour accompagner le développement de l’agro-industrie); l’emballage (l’effet induit par zéro mika); le BTP (tubes, système sanitaires et électriques) et, enfin, le recyclage, un secteur promis à un grand avenir. «il y a au moins 45 produits en plastique que nous ne savons pas encore recycler», souligne Lahlou.

Le retard pris par cet écosystème (30% seulement des objectifs réalisés) ne l’empêche pas d’afficher l’ambition de devenir en l’espace de trois ans leader à l’échelle du Maghreb de l’ouest et du Maghreb. De son côté, Amine Louali, président de l’Association des sidérurgistes du Maroc (ASM) s’est arrêté sur la crise que connaît le secteur depuis 2008, aggravée par la prédation des produits d’importation et des pratiques anticoncurrentielles. Mais les choses commencent à se structurer dans ce secteur fortement capitalistique. «Trois projets ont été lancés pour substituer aux produits importés», note Amine Louali, en rappelant le retard que le Maroc accuse en termes de consommation d’acier (56 kg/habitant/an, contre 80 kg en Tunisie ou encore 120 en Égypte). S’agissant de l’aéronautique, on retient l’annonce faite par Karim Cheikh, président du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (Gimas) autour du déploiement imminent de deux nouveaux écosystèmes : d’une part l’ingénierie et la conception et d’autre part, la maintenance des avions civils.

D’ailleurs, une plateforme sera bientôt installée au Maroc. Cela sans compter les autres écosystèmes en place (assemblage et câblage électrique). Les participants au Meeting de l’industrie insistent, à l’unanimité, sur le rôle que joue la recherche dans le développement de l’industrie nationale. Pour Mohamed Fikrate, PDG de Cosumar et de la Fimasucre, la R&D n’est pas l’exclusivité des entreprises : «nous devons créer des fibres optiques avec les écoles, les universités, la société civile et nos partenaires sociaux». Le président de l’ASM, Amine Louali, illustre quant à lui ce vœu en rappelant la signature toute récente d’une chaire entre Maghreb Steel et l’École centrale de Casablanca pour construire et pérenniser ce pont reliant le monde de l’industrie à celui de la recherche.


Younès Lahlou
Président de la Fédération marocaine de la plasturgie

Nous avons tous été derrière l’implantation de centres de formation spécialisées dans nos domaines. Dans le secteur de la plasturgie, chaque année, nous formons depuis quinze ans 160 opérateurs et 25 ingénieurs dont certains partent travailler à l’étranger. Nous sommes conscients que les écosystèmes industriels ne peuvent se développer qu’à travers des hommes et des femmes».

Amine Louali
Président de l’association des sidérurgistes du Maroc (ASM)

La sidérurgie est de loin le secteur le plus protégé dans le monde. Les États-Unis appliquent aujourd’hui des taux de protection qui sont de l’ordre de 300 à 500 % sur l’acier. Autant dire qu’il n’y a pas un kilo d’acier qui rentre sur le sol américain. Nous devons activer les règles de l’OMC. Il ne faut pas passer pour l’idiot du village. Nous ne voulons pas être dans un pays où il n’y a que le négoce. Si nous voulons industrialiser le pays, il faut se donner les moyens nécessaires».

Mohamed Fikrate
Président de la commission investissement, compétitivité et compensation industrielle à la CGEM.

Il y a pratiquement 2,5 millions de personnes qui opèrent dans l’informel, dont 60% dans le commerce. Notre défi consiste à les intégrer dans le secteur formel de manière vertueuse. Au sein d’une commission à la CGEM, nous menons un travail de fond pour mieux cerner le phénomène et l’expliciter. Nous pensons qu’il y a dans ce secteur un gisement énorme de création de valeur qui nous interpelle tous et qu’il va falloir réfléchir à son inclusion progressive.


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