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Écoles polytechniques : Le décret polémique suspendu

Après un boycott de plus d’un mois des cours, les étudiants des onze ENSA que compte le pays ont eu gain de cause. Ils refusent d’être mis «dans le même panier» au sein d’écoles polytechniques avec les EST et les FST.

Ils ont finalement eu gain de cause après plus d’un mois de boycott des cours. Les étudiants des Écoles nationales de sciences appliquées (ENSA) ont acculé le ministère de l’Enseignement supérieur à suspendre son décret 2.15.644 relatif aux établissements et cités universitaires. Publié le 3 août dernier, ce décret qui modifie et complète celui de 1991, stipule que le regroupement des ENSA, des Écoles supérieures de technologie (EST) et des Facultés des sciences et techniques (FST) sous la même bannière, à savoir des écoles polytechniques. Une dizaine dans tout le pays. Défendue avec enthousiasme par l’ex-ministre de tutelle, Lahcen Daoudi, ce mélange n’a pas été du goût des futurs ingénieurs des ENSA. Pour cause, alors que ces derniers doivent étudier pendant 5 longues années pour décrocher le précieux diplôme d’ingénieur d’État, les EST délivrent un diplôme de bac+2, tandis que les FST propose le même parcours que le reste des facultés du royaume, à savoir licence-master-doctorat. Ce n’est donc pas la même ambiance, ni les mêmes standards et enjeux. Autre hic, le décret en question qui est passé presque inaperçu le 30 juin dernier à l’issue d’un Conseil de gouvernement, n’explique pas comment cette fusion entre les trois écoles se déclinera dans la réalité.

Les étudiants de l’ENSA, triés sur le volet puisqu’ils doivent passer deux examens oral et écrit, ont vu, dans cette fusion, une sorte de dégradation de l’image d’une école prestigieuse. Un communiqué du ministère de l’Enseignement supérieur publié mercredi, suite à une réunion avec le bureau national du Syndicat national de l’enseignement supérieur, explique donc que ledit décret sera suspendu en attendant sa modification et sa révision avec l’implication des différentes composantes de l’université et des parties concernées. Justement, le ton est précis puisque parmi les griefs reprochés à ce texte figure l’absence de concertation avec les ENSA, le corps professoral et les étudiants. Selon Jamila El Moussali, ministre par intérim de l’Enseignement supérieur, deux amendements principaux devront être apportés au décret.

Le premier vise à garantir aux étudiants poursuivant leurs cours à l’ENSA, de la première année jusqu’à la cinquième année, d’obtenir des diplômes, délivrés au nom de l’ENSA. Le deuxième portera, comme convenu avec le syndicat, sur la suspension de l’opération de fusion jusqu’à ce que les conditions juridiques, administratives et techniques soient remplies, et ce en coopération et en coordination totale avec le ministère et toutes les structures concernées. La ministre a laissé entendre, par ailleurs, qu’une telle opération nécessitera plusieurs années de réflexion, débat et partage. Dans ce nouvel esprit d’ouverture, le ministère a adressé, il y a une semaine, une note aux présidents des universités les incitant à organiser des rencontres de communication avec les étudiants, pour leur expliquer les changements en vue.



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