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Driss Fedoul : «Les filiales des banques contrôlent plus de 90% du marché»

Driss Fedoul, Directeur pôle commerce à Wafasalaf

Si le crédit bancaire a connu une nette progression à fin 2017, l’activité n’arrive pas à maintenir ce rythme de croissance en ce début d’année. Le crédit bancaire a décéléré à 2,6% en avril 2018, après avoir atteint 3,2% un mois auparavant. Seul le crédit à la consommation parvient à tenir le cap en enregistrant une hausse de 5,4% en glissement annuel. Driss Fedoul, directeur pôle commerce chez Wafasalaf, nous donne sa lecture de l’évolution du crédit à la consommation et les mutations qui peuvent s’opérer dans les années à venir.

Les Inspirations ÉCO : Quelle est votre lecture de l’évolution de l’activité du crédit à la consommation ?
Driss Fedoul : Pour Wafasalaf, la croissance a été au rendez-vous en 2017. Le résultat net de 341,6 MDH affiche une hausse de 2,2% par rapport à 2016. La progression des encours est pour sa part de +9,6%. Cela a permis à Wafasalaf d’atteindre 32,7% de parts de marché (soit un gain de 673 points de base) et ainsi de confirmer sa position de leader. Cette progression tient à deux raisons principales : le dynamisme de l’activité crédit automobile d’une part avec une production en progression de 5,2% et l’amélioration du coût du risque d’autre part. Ce dernier a en effet diminué de 13 MDH par rapport à 2016. Cette conjoncture favorable concerne l’ensemble du secteur du crédit à la consommation qui, banques et sociétés spécialisées confondues, enregistre une évolution de +5,6% en 2017 avec un niveau d’encours de 93 MMDH. L’évolution respective des banques et des sociétés spécialisées est de l’ordre de +4,1% et de +7,3%. Il est à noter que la part des banques s’est stabilisée à +53,1%.  

La dernière étude de l’Observatoire Wafasalaf révèle que les intentions de voyages des ménages urbains marocains connaîtraient une baisse de 4%, faute de moyens. Comment le secteur s’organise pour y remédier ?
Wafasalaf a pour mission de faciliter la réalisation des projets de vie des Marocains. Les voyages y figurent en bonne place, tant ils contribuent à l’épanouissement de chacun. Nous proposons régulièrement des offres spécifiques et cette année n’y fait pas exception, avec une offre estivale particulièrement accessible dédiée au financement des dépenses supplémentaires. Nos partenariats avec les principaux opérateurs de voyages permettent également de proposer aux clients des agences de voyages des formules de financement adaptées à leurs besoins et à leur capacité de remboursement. Ce dispositif est conforme aux engagements de Wafasalaf : répondre aux différentes demandes avec des offres de crédit accessibles et innovantes, le tout assorti d’une garantie de proximité grâce à notre réseau d’agences, de partenaires et on line que nous travaillons à étendre sans cesse.

Comment voyez-vous l’évolution du crédit conso durant les prochaines années ? Quelles mutations se profilent sur les moyen et long termes ?
La mutation du secteur est déjà engagée depuis une dizaine d’années et elle est destinée à se poursuivre : un mouvement de concentration puissant s’observe en effet sur le marché et ceci au bénéfice des filiales des acteurs bancaires. Les chiffres sont sans appel : les filiales des banques contrôlent désormais plus de 90% du marché. Dans les prochaines années, il faut s’attendre à ce que les banques réalisent plus de la moitié du crédit à la consommation, tout en laissant une part significative aux sociétés de crédit à la consommation, de l’ordre de 40 à 45%. Cette évolution ne concerne pas seulement le Maroc, elle est aussi perceptible en Europe. La digitalisation du marché ainsi que son développement sur le continent africain constituent des perspectives de croissance importantes pour le secteur. Sans oublier l’essor du marché automobile précédemment mentionné, qui n’est pas près de s’arrêter et qui donne lieu à la multiplication des partenariats entre les marques automobiles et les organismes de financement. Ce sont trois leviers sur lesquels Wafasalaf s’est positionnée avec conviction ces dernières années. Les résultats sont d’ores et déjà encourageants. Incontestablement, ces relais de croissance vont dans le sens d’une offre de crédit qui fait du sur-mesure, de l’accessibilité et de l’accompagnement des facteurs de différenciation.

Comment évolue le coût du crédit ?
Nous observons une quasi-stabilité des taux sur l’ensemble de la courbe et cela grâce notamment à la maîtrise des finances publiques. Toutefois, le contexte est marqué par une forte pression sur la liquidité, ce qui pousse Bank Al-Maghrib et la Banque centrale à injecter de l’argent régulièrement. Dans ce contexte, Wafasalaf suit de très près les marchés monétaires et obligataires afin d’optimiser au mieux le coût du refinancement et proposer des crédits à la consommation à des taux attractifs.   

 


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