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Comptes spéciaux : Plus de transparence dans le PLF 2017

Boussaïd a promis de livrer tous les chiffres dans le cadre de la présentation du projet de loi de Finances 2017. Il s’agit en fait d’une vieille revendication parlementaire qui trouve aujourd’hui l’écho attendu grâce notamment aux dispositions de la nouvelle loi organique des Finances.

Il a fallu que la dernière réunion de la Commission des finances de la session parlementaire, tenue hier, soit la plus intéressante et surtout la plus chaude dans le sens propre comme figuré du terme. Car, en l’absence de climatisation, laquelle était en panne, les députés membres de la commission ont failli demander son report, mais vu qu’il était difficile en cette période de vacances de la reprogrammer, les quelques députés présents (huit en tout), ont tenu bon. Consacrée à la discussion de l’exposé du ministre de l’Économie et des finances sur l’exécution des six premiers mois de la loi de Finances 2016 et les perspectives du PLF 2017, l’ultime réunion est partie dans tous les sens. Outre l’affaire qui défraie actuellement la chronique au sujet des terrains accordés aux «serviteurs de l’État», des tonnes d’autres sujets ont fusé de toutes parts.

Communiqué tripartite de BAM
Les députés PJD, représentés en force (4 sur les 7 députés présents) se sont fait un point d’honneur de demander la réaction de Boussaïd au communiqué tripartite BAM-CGEM-banques qui était assez critique à l’égard du gouvernement. Le député PJD, Abdelkrim Ellamaoui, est allé même jusqu’à qualifier l’indépendance de la Banque centrale de chimère. «C’est Bank Al-Maghrib qui est responsable du manque de liquidité en bloquant les banques participatives», a-t-il tonné. L’autre pjdiste, Said Khairoune, président de la Commission des finances, sur un ton moins récriminant, a exhorté Boussaïd à donner son avis sur ledit communiqué. L’argentier du royaume ne s’est pas fait prier. «BAM a son indépendance, ce qui ne l’empêche pas de donner son avis. Le communiqué tripartite a simplement dit que les crédits ont baissé malgré la baisse du taux directeur. Seul hic, la vision gouvernementale n’a pas été introduite dans ce diagnostic», explique Boussaïd. Le même communiqué, rappelons-le, a souligné que parmi les raisons de la baisse du recours au crédit par l’entreprise figurent les arriérés qui lui ont été payés tout autant que le butoir de TVA. En d’autres termes, l’entreprise aura disposé d’assez de liquidités pour ne pas faire appel au crédit.

Comptes spéciaux : du nouveau dans le PLF 2017
Abdelaziz Aftati du PJD n’a pas manqué de relever parmi d’autres sujets brûlants les comptes spéciaux du Trésor. Pour lui, il faut que les milliards de dirhams qui n’ont pas été utilisés reviennent dans l’escarcelle du budget pour plus de transparence. Les députés qui s’attendaient à ce que le ministre vienne avec des chiffres à ce sujet, devront prendre leur mal en patience. En tout cas, Boussaïd a promis de livrer tous les chiffres dans le cadre de la présentation du projet de loi de Finances 2017. Il s’agit en fait d’une vieille revendication parlementaire qui trouve aujourd’hui l’écho attendu grâce notamment aux dispositions de la nouvelle loi organique des Finances, qui consacre le principe de transparence budgétaire.

Banques participatives : déblocage avant la fin de l’année
C’est une question qui revient comme une arlésienne. À quand les banques islamiques au Maroc alors qu’il en existe partout dans le monde ? Le député Ellamaoui est revenu à la charge en accusant BAM de bloquer les investisseurs dans la finance islamique pour des raisons qu’elle n’a pas explicitées. Pour lui, les banques participatives sont le remède le plus indiqué contre le manque de liquidité. Le ministre de l’Économie et des finances, sans trop céder à la polémique, a juste annoncé que la situation sera débloquée avant la fin de l’année. En voilà une bonne nouvelle pour ceux qui attendent impatiemment les produits participatifs pour faire le pas, que ce soit dans l’acquisition immobilière ou même dans l’investissement ! Boussaïd a également soutenu que le passage au taux de change flexible ne se fait pas du jour au lendemain. Pour lui, le Maroc a fait le choix d’y aller progressivement. Dans une économie ouverte, avec une Banque centrale indépendante et un taux de change fixe, le Maroc, explique-t-il, a jusqu’ici tenu bon avec ce trio.

Les hôpitaux en faillite
Le député istiqlalien, Mustapha Hanine, ex-president de la Commission des finances, connaît bien son sujet. Il a relevé la difficulté d’un projet de loi de Finances de fin de mandat. C’est effectivement le prochain gouvernement issu des urnes du 7 octobre qui devra appliquer un budget qu’il n’a pas préparé. Hanine a également passé en revue ce qu’il a qualifié de rhétorique et qui accompagne souvent les engagements des PLF: maintenir les équilibres macros, encourager l’investissement et l’industrie, améliorer les indicateurs, maîtriser l’inflation…. En d’autres termes, le député en appelle à l’imagination des Finances pour améliorer le rendement du budget de l’État. Toutefois, avec une prévision d’un taux de croissance à 2% seulement, les interrogations se font jour quant à la possibilité de répondre aux attentes de centaines de milliers de jeunes en termes d’emploi. En effet, rappelle Hanine, un point de croissance correspond à 30.000 emplois. Toutefois, le député a reconnu le courage de ce gouvernement qui s’est attaqué à des réformes auxquelles ses prédécesseurs n’osaient même pas penser. Néanmoins, cela n’a pas empêché Hanine de crier que les hôpitaux au Maroc sont en faillite. «Le problème dans la santé n’est pas le manque de budget, mais bien la gestion du budget existant», a-t-il expliqué après avoir constaté sur le tas le niveau de délabrement que les différents pavillons hospitaliers ont atteint.


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