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Bilan Benkirane : L’homme des décisions impopulaires !


Les Tops de Benkirane

Décompensation : quels gains pour l’État ?
En 2012, lorsque la réforme de la compensation a été mise sur la table, le gouvernement et à sa tête Benkirane ont été la cible de critiques et de mouvements sociaux. L’opposition et les syndicats ont surfé sur la vague, brandissant le risque d’appauvrissement de la classe moyenne et de blocage de l’économie. Mais le coût pour le budget de l’État devenait intenable, et plusieurs milliards de dirhams allaient dans le gouffre de la compensation au lieu d’être investis dans des projets structurants. Il fallait donc agir, contrairement aux gouvernements précédents qui se contentaient de refiler la patate chaude. En 2011, avoisinant les 45 MMDH, la charge de la compensation tous produits confondus égalait le déficit budgétaire ou encore 20% du budget de l’État. Il fallait agir sans plus attendre. Ainsi, à elle seule, la décompensation des produits pétroliers a permis une baisse de 72% de la charge de leur compensation entre 2012 et 2015 et un recul du déficit budgétaire de 7,3% en 2012 à 4,3% en 2015. Reste encore le gaz butane et le sucre, deux produits ayant fait l’objet de rumeurs persistantes sur leur décompensation. Aujourd’hui, selon les chiffres de la Caisse de compensation, malgré une hausse de la consommation du gaz butane de 4,7% entre 2015 et 2016, la charge de la compensation a baissé de 8 à 6,8 MMDH (14%) grâce à la baisse des prix à l’international. Quant au sucre, la charge de compensation du mois de janvier à novembre 2016 s’est élevée à 3,11 MMDH contre 3,14 MMDH pour la même période en 2015.

Contribution libératoire : une amnistie intelligente
Cela a été un coup de génie du gouvernement sortant. Alors que Mohamed Boussaid, ministre des Finances, tablait devant la presse sur 5 MMDH, les valeurs déclarées ont atteint 28 MMDH pour plus de 2,3 MMDH de taxes engrangés par l’État et versés dans le fonds de cohésion sociale. Un bel exemple d’ouverture ayant permis d’instaurer un esprit de tolérance financière bénéfique à la fois aux détenteurs des fonds et au budget de l’État. Car, la chasse aux sorcières n’a jamais débouché sur un happy end, malgré sa charge populaire. Cette opération a eu le même succès que le règlement du butoir de TVA par l’État. Le remboursement du crédit de TVA a été de 3,8 MMDH pour l’ONEE et l’ONCF qui avaient besoin de cette bouffée d’oxygène au regard de leur engagements financiers dans des projets budgétivores. Pour les entreprises, bien que la procédure reste un peu fastidieuse, le remboursement a surtout constitué un gage de pérennité dans un contexte difficile où le budget de l’État est sollicité de toute part.

Réforme de la retraite : qui croire ?
Cette réforme a un goût d’inachevé. Le récent rapport de la Chambre des conseillers a semé le doute dans les esprits en parlant de détournement et en révoquant la réforme de Benkirane. Ce dernier a usé de tout son art et de son charisme pour convaincre de l’urgence d’un sauvetage paramétrique de la CMR. Car dans la cas contraire, la Caisse des fonctionnaires puisera dans ses réserves (82 MMDH) dès 2021. Le gouvernement n’a pas fait cavalier seul puisque tous les rapports (de la Cour des compte, du Conseil économique et social.., etc.) abondaient dans le sens de l’urgence d’une réforme. Mais les syndicats et les partis de l’opposition n’ont pas été du même avis, menant la vie dure à Benkirane qui s’est porté personnellement garant de l’importance et de la nécessité de tels réajustements. Il a eu le mérite de ne pas se cacher derrière ses ministres dans ce dossier.

Plan d’accélération industrielle : enfin du concret
S’il y a un secteur qui est sorti triomphant du mandat gouvernemental, c’est bien celui de l’industrie. Porté à bras-le-corps par Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie et du commerce et de l’économie numérique, le PAI n’a pas besoin de publicité puisque les chiffres parlent d’eux-mêmes. Qui pouvait imaginer que le Maroc pourrait un jour exporter plus de 50 MMDH de voitures ? Aujourd’hui, le secteur de l’automobile est le premier secteur exportateur avec la perspective d’atteindre les 100 MMDH en 2019, soit un an avant l’échéance initiale. Même dynamique dans l’aéronautique où les grands mondiaux du secteur ont élu domicile au Maroc. Il n’en demeure pas moins que l’acquis majeur est celui des écosystèmes, ce qui a permis de créer une dynamique dans plusieurs secteurs industriels et surtout de réaliser la tant souhaitée intégration par filière. Le PAI 2014-2020, de manière générale, vise à accroître la part industrielle dans le PIB de 9 points, passant de 14% à 23% en 2020.

Grève : prélèvement sur les salaires, régulation d’un droit
Contre les mouvements sociaux sauvages, ayant poussé plus d’une entreprise à mettre la clé sous le paillasson, Benkirane a eu le courage de frapper fort. Certes, battre le pavé est un droit inaliénable pour défendre les droits des salariés à travers les syndicats. Mais que penser quand ceux-ci sont hautement politisés, n’hésitant pas à intervenir en soutien à leurs partis d’obédience? Lors de la grève générale de février 2016, les administrations avaient dûment préparé les procédures de ponction sur salaire suite aux absences non justifiées. Le secteur de l’enseignement a été le plus concerné, pointé du doigt pour ses débrayages répétitifs. Tenez-vous bien, le nombre de grève est passé de 240 en 2010 à 400 en 2011. Et si le nombre de grèves a baissé de 20% en 2016, le nombre de jours de travail perdus a, au contraire, augmenté de 88%, expliquant la longévité de ces mouvements. Certes, les ponctions sur salaire ont affaibli plus d’un débrayage, mais ceux qui ont osé le faire n’ont pas tenu compte de l’incidence sur leur paie.



Gouvernance des EEP : une réforme en profondeur se prépare


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