Brexit : les députés britanniques votent sur des élections anticipées, avant la suspension du Parlement
Après la défection d’un député tory pour le Parti libéral démocrate et l’exclusion du Parti conservateur de 21 députés modérés ayant voté avec l’opposition une proposition de loi destinée à éviter une sortie sans accord de l’Union européenne, le chef du gouvernement n’a plus de majorité au Parlement. En outre, son propre frère, Jo Johnson, a claqué jeudi la porte du gouvernement, invoquant l’« intérêt national », suivi samedi par la ministre du travail, Amber Rudd.
Des élections pourraient le relancer. Selon un sondage YouGov paru dans le Sunday Times, le Parti conservateur arriverait en tête, avec 35 % des voix, 14 points de plus que pour le Labour. D’autres sondages récents montrent un écart plus resserré entre les deux partis, avec le Parti conservateur en tête. Pour organiser ces élections, Boris Johnson a besoin d’une majorité des deux tiers au Parlement. Or l’opposition n’est pas favorable à ces élections dans l’immédiat, préférant s’assurer d’abord qu’un « no deal » soit exclu.
Boris Johnson est arrivé au pouvoir en juillet, promettant de faire sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne le 31 octobre, avec ou sans accord. Il s’oppose à tout nouveau délai pour le Brexit, initialement prévu le 29 mars. Mais, majoritairement opposé à un « no deal », le Parlement a voté une proposition de loi le contraignant à repousser de trois mois la date du Brexit s’il n’obtient pas d’accord de sortie d’ici le 19 octobre, soit juste après le conseil européen des 17 et 18 octobre.
Or Boris Johnson a répété dimanche au Sunday Express qu’il « refuse d’accepter tout report inutile » du Brexit, pour lequel ont voté 52 % des Britanniques lors du référendum de juin 2016. Le chef du gouvernement n’a « absolument pas » l’intention de demander un délai supplémentaire lors du Conseil européen des 17 et 18 octobre, a déclaré dimanche sur la BBC son ministre des finances, Sajid Javid.
L’opposition craint que Boris Johnson ignore la loi anti-« no deal », qui n’attend que l’approbation de la reine pour entrer en vigueur, et que l’affaire se termine devant les tribunaux.