Rentrée scolaire. Les cours démarrent sous le signe du changement

La poursuite de la généralisation du préscolaire et la refonte du contenu des manuels du primaires sont en ligne de mire. La première année de mise en œuvre de la loi-cadre devra être marquée par une nouvelle généralisation des textes réglementaires.
Les cours démarrent officiellement le jeudi 5 septembre, dans l’ensemble des établissements publics des trois cycles primaire, collégial et lycéen. Si la plupart des établissements privés ont opté pour une rentrée dès le mardi 3, les préparatifs en vue de cette reprise des cours montrent que plusieurs chantiers lancés l’année scolaire écoulée doivent être poursuivis, tandis que l’entrée en vigueur de la loi-cadre sur la réforme du système éducatif devra donner naissance à plusieurs réglementations pour lui donner corps.
Du côté des chiffres, le taux de scolarisation du primaire devra davantage évoluer, après s’être situé à 99,5%, alors que pour les cycles collégial et qualifiant, le taux des enfants âgés de 12 à 14 ans et ceux âgés de 15 à 17 ans s’est établi à, respectivement, 91,1% et 67,2%. L’amélioration de ces indicateurs devra profiter, durant cette année scolaire, de la poursuite de la mise en œuvre des actions d’appui social, notamment le programme des aides financières «Tayssir», l’initiative «Un Million de cartables», le transport scolaire en milieu rural et la création d’internats. En revanche, le taux de redoublement et celui d’abandon seront particulièrement surveillés. Les effectifs scolarisés qui abandonnent l’école ont atteint près de 269.000, tandis que le nombre moyen d’années de scolarisation des effectifs de plus de 15 ans ne dépasse pas 5,6, soit moins que les 6 années d’études du primaire.
Les 5 principaux chantiers
Il s’agit de l’enseignement préscolaire, de la rénovation du modèle pédagogique, de la formation des enseignants, de la gouvernance et de l’appui social à la scolarisation. Durant cette année, la préparation de la carte scolaire a été dominée par les mesures destinées à assurer une présence plus équilibrée des classes du préscolaire. Plusieurs conventions-cadres ont déjà été signées avec les AREF pour améliorer le processus de création et de continuité de la gestion des nouvelles classes. L’une des pistes préconisées consiste à extraire le préscolaire de la logique du marché et de faire de l’accès un outil permettant d’atténuer les inégalités. La qualité de l’enseignement dispensé aux enfants figure elle aussi parmi les grandes priorités. L’évaluation devra se faire via des inspecteurs et des conseillers auprès des formateurs pour le suivi des pratiques pédagogiques qui répondent aux besoins réels des enfants en âge d’aller au préscolaire, ainsi que par la prise en charge éducative des enfants de 4 et de 5 ans.
Au niveau régional, l’implication des associations des parents d’élèves dans la définition des priorités éducatives reste également une urgence pour cette rentrée 2019-2020, parallèlement au suivi régulier des projets menés dans le cadre de partenariats impliquant les associations. Outre l’élargissement de l’offre, l’implication du privé et la gouvernance du système, l’épineuse question du cruel manque de ressources humaines, sont quelques éléments -parmi d’autres- qui focalisent l’attention.
Pour rappel, le taux de réussite pour l’obtention du certificat de l’enseignement primaire a atteint près de 87% en 2018; il cache les disparités entre les régions, de même qu’il ne met pas en évidence les élèves ayant obtenu ce certificat après avoir redoublé l’année. Pour ce qui est des contraintes, les principales actions envisagées concernent la hausse de la contribution de l’État pour ce segment et le soutien aux parents dans la préparation de la valise pédagogique qui sera dispensée aux enfants.