La bonne nouvelle
Le ministère de l’Enseignement se sera entêté six mois durant pour rien. Les étudiants en médecine ont finalement obtenu gain de cause. C’est pourquoi nous disions tout au long de cette crise qu’il fallait opter pour plutôt la raison afin de trouver l’issue pouvant assurer à tout un secteur sa sérénité comme sa crédibilité. Rappelons que ces étudiants ont vécu un calvaire pendant plus de 150 jours avec des moments d’incertitude et de peur. Flash-back: le gouvernement, au lieu d’assister le ministère dans cette crise et de lui proposer des solutions alternatives, s’était lancé dans une campagne d’intimidation des étudiants, de représailles contre les parents et de vengeance à l’égard des professeurs solidaires avec leurs étudiants. C’est le genre d’erreurs constatées dans plusieurs conflits sociaux, non des moindres.
Pourtant, plusieurs voix, parmi la société civile, les médias et même des personnalités «respectables», avaient demandé un traitement qui requiert de la sagesse et beaucoup de recul. Et dès les premiers jours, il était clair, de par le ton adopté, que c’était parti pour un bras de fer qui n’avait pas lieu d’être, surtout dans un secteur où le Maroc perd annuellement quelque 500 médecins qui partent à l’étranger faire profiter d’autres pays d’une formation pourtant financée par le contribuable marocain.
Lahcen Daoudi, ministre des Affaires générales, avait déclaré que chaque lauréat en médecine coûte au Budget de l’État 1,2 MDH. Faites vos comptes et calculez les pertes sur dix ou vingt ans. Un médecin, c’est au minimum un bac+8, et il pourrait atteindre bac+14 avec des spécialités compliquées. Ces gens-là, parmi la crème de la société, méritent un traitement respectueux loin des menaces et de l’intimidation gratuite. Le pays a besoin de ces compétences et il doit améliorer leurs conditions d’étude et de travail afin de les retenir dans nos bâtisses médicales. On en a plus que jamais besoin.