Faut-il s’inquiéter ?
Quoi de plus cher, pour un être humain, que sa progéniture? La question n’est pas fortuite, car elle renvoie à un nouveau phénomène au Maroc… pour le moins curieux. Ainsi, les autorités espagnoles se plaignent de plus en plus de parents marocains qui abandonnent délibérément leurs enfants dans les présides occupés de Sebta et Melilia. Comment est-ce possible? La pratique expliquée en détail dans notre article en page (….) nous laisse perplexe.
Les sociologues doivent se pencher sur ce phénomène apparu il y a six ou sept ans, mais avec une croissance qui s’est récemment accélérée, et qui se distingue de l’immigration classique. On était habitués à des pateras avec parfois des femmes et leurs enfants qui courent le même risque et se hasardent ensemble à emprunter le chemin de l’inconnu.
En d’autres termes, ils se jettent ensemble dans la mer par détresse. Mais là, les autorités espagnoles sont claires. Ces parents peu scrupuleux sont issus des villes limitrophes des deux présides occupés, notamment Tétouan et Nador, profitant de leur droit d’accéder à Sebta et Mellila sans visa et, du fait de cette proximité, abandonnent leurs enfants, généralement de moins de dix ans, près d’un commissariat pour leur assurer une «prise en charge» rapide. Allant encore plus loin, ils reviennent de temps à autre et rôdent autour du centre d’accueil des mineurs pour voir clandestinement leurs enfants. Leur seul mobile, comme ils l’affirment aux autorités espagnoles quand ils sont arrêtés en flagrant délit, est qu’ils veulent assurer l’avenir de leur progéniture. Un argument qui nous interpelle et qui devrait embarrasser le gouvernement. Sauf que ce dernier semble regarder ailleurs quand ce phénomène rejoint d’autres faits qui convergent tous vers de nouvelles formes d’immigration. Le système d’enseignement et d’éducation marocain fait peur aux parents, il faut le reconnaître. Ces derniers essayent de placer ailleurs leurs enfants, chacun en fonction de ses moyens. Il faut y penser, c’est alarmant.