Maroc

Jean Christophe Quémard : “PSA tient largement son engagement vis-à-vis du royaume du Maroc”

Jean Christophe Quémard. Directeur de la région Moyen-Orient-Afrique et membre du directoire du groupe PSA

Quelques semaines après l’inauguration de l’usine, comment évolue-t-elle en termes de production et à partir de quand débutera-t-elle l’exportation ?
Nous sommes en phase de démarrage de la production de la nouvelle Peugeot 208 en même temps que l’usine de Trnava et nous sommes au stade préliminaire de ce que l’on appelle l’accord de montée en cadence. En d’autres termes, nous produisons actuellement moins de 100 voitures par semaine mais nous allons franchir un jalon très important dans les semaines à venir qui constituera le «Go» pour une accélération et une montée à pleine puissance. Pour ce qui est des véhicules déjà assemblés, le produit est mature et nous sommes dans la mise au point finale du process et la formation des opérateurs. Tout cela est normal et nous sommes en phase avec le calendrier initial du projet. Quant aux exportations, elles débuteront incessamment sous peu et aussitôt que l’on aura le feu vert de la pleine montée en cadence, ce qui devrait être très probablement en août.

À combien estimez vous la production de l’usine en 2019 qui, dans le cas présent, est une année tronquée ?
Pour 2019, je pense que notre production oscillera entre 10.000 et 15.000 voitures. En fait, l’usine va fermer durant quatre semaines en août car nous avons besoin de cette période pour effectuer les travaux de transformation du site qui va passer d’une capacité de 100.000 à 200.000 véhicules par an. Du coup et pendant ces quatre semaines de fermeture forcée, nous n’allons pas produire de véhicule. Donc effectivement, c’est une année bien tronquée et même largement puisqu’on ne redémarrera que le 1er septembre pour arriver en fin d’année au potentiel maximal de la première tranche et à un doublement de la capacité dès l’été prochain.

Qu’est-ce qui fera que le taux d’intégration passera à 80% et à quelle échéance ?
Le fait de doubler la capacité de l’usine a été un élément déclencheur pour un certain nombre de fournisseurs qui se posaient la question quant à venir s’installer au Maroc. Donc, à partir de l’été prochain, nous aurons de nouveaux équipementiers qui seront opérationnels et qui viendront renforcer le tissu des fournisseurs. Par ailleurs, l’arrivée de plusieurs fournisseurs ici à Kénitra fait que d’autres commencent à lorgner le Maroc indépendamment de notre projet et envisagent d’y venir pour servir d’autres usines européennes. Ceci dit, il y a encore des composants que nous n’avons pas encore comme par exemple les pneus car nous n’avons pas réussi à convaincre de pneumaticien à venir s’installer mais ce n’est pas désespéré. Nous continuons à travailler main dans la main avec le royaume et le ministère de l’Industrie. Pour répondre à votre question, notre objectif de taux d’intégration à 80% dépend de décisions d’investissement importantes et ne sera pas atteint avant 2021-2022.

En 2015 déjà lorsque PSA avait signé l’accord de principe pour ce projet, vous parliez d’une «offensive commerciale en Afrique». Pensez-vous qu’une telle ambition soit possible avec un seul modèle de produit ?
Bien sûr que non. Notre offensive commerciale en Afrique ne repose pas seulement sur la localisation de cette usine, c’est un tout. Cette offensive est d’abord commerciale, ce qui suppose un dispositif commercial performant, quelle que soit l’origine des produits qui, aujourd’hui, proviennent majoritairement d’Europe. En revanche, le projet de PSA au Maroc est un élément accélérateur dans le sens où le fait de se localiser ici donne un avantage logistique et de coûts vis-à-vis des pays qui entourent le Maroc.

Est-il possible de voir un jour un autre modèle d’une autre marque du groupe produit ici comme par exemple l’Opel Corsa qui partage un bon nombre de ses organes avec la 208 ?
À ce jour, la production de l’Opel Corsa à Kénitra n’est pas prévue. Les décisions d’investissements ont déjà été prises pour désigner les usines où sera produite la nouvelle Corsa. On pourrait décider dès demain matin de produire la Corsa au Maroc en important toutes les pièces (NDLR : les panneaux de carrosserie et autres composants) mais cela n’aurait aucun sens économique. En fait, pour produire judicieusement un autre modèle, il faut un volume minimum et un taux d’intégration minimum. Or, cela correspond à des investissements et à tout un bilan économique. Cela dit, il est possible de voir un jour de nouveaux produits assemblés ici, mais cela se fera plus tard.

À combien s’élève le CA à l’export du sourcing PSA au Maroc pour le compte de l’année 2018 ?
L’an dernier, nous avons réalisé environ 700 millions d’euros et annoncé un objectif d’un milliard d’euros à l’horizon 2021. Nous atteindrons cet objectif et nous ferons même probablement un peu plus. Le groupe PSA a un engagement vis-à-vis du royaume du Maroc et il le tient largement.q



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