Sacré Maroc (19)
Il y a un peu plus de vingt années, les «infiltrations» de migrants et de séparatistes depuis nos frontières du Sud étaient légion. Aujourd’hui, le Maroc a su s’immuniser et se protéger grâce aux nouvelles technologies. Quand certains ont appris que le Maroc allait lancer son propre satellite, ils n’y ont pas cru. Pourtant, c’est vrai, c’est une technologie acquise à des fins pacifiques et productives douée d’une réelle valeur ajoutée. Grâce aux satellites Mohammed VI (1 et 2), le Maroc peut surveiller le moindre mètre carré de son territoire. D’un côté, ils nous assurent une meilleure sécurité civile et militaire; de l’autre, ils permettent à notre pays d’anticiper les mouvements géologiques et de développer de meilleures études agricoles et cartographiques. Avec la régionalisation avancée, les Conseils régionaux peuvent tirer profit de cette technologie afin de mieux maîtriser leur territoire, de définir les besoins par zone et de fixer leurs priorités sur des bases scientifiques.
En fait, le prix de ces satellites est de 500 M$ l’unité, décrit par les experts comme bon marché au vu de son prix réel et des options y afférentes. Selon ces mêmes experts, les négociateurs marocains se sont montrés chevronnés, parvenant au meilleur rapport qualité/prix du marché. Maintenant que le Maroc fait partie des deux ou trois pays africains qui détiennent cette technologie, il n’entend pas en rester là. Le royaume fait des nouvelles technologies et de l’économie numérique un challenge à relever avec des objectifs alignés sur les standards européens. La partie «satellites» n’en constitue qu’une partie dans un écosystème qui se développe continuellement. Il faut dire aussi que, sur ce plan, la comparaison avec le Maroc d’avant 1999 n’est pas raison.
À cette époque, Internet était embryonnaire, et les technologies satellitaires, le monopole exclusif des super-puissances. Le Maroc peut être fier de faire partie des rares pays en développement disposant de cette technologie de pointe qui fait bien des jaloux.