L’agrégation séduit les petits agriculteurs
Pour les filières végétales, 80% des agriculteurs agrégés ont moins de 5 ha. Concernant celles animales, 65% des éleveurs agrégés ont un cheptel de moins de 5 têtes.
Assorti de l’objectif d’atteindre un total de 200.000 petits agriculteurs agrégés en 2020, ce modèle de partenariat s’inscrivant dans le cadre du Plan Maroc vert, entre l’amont productif et l’aval commercial et industriel, a permis jusqu’à présent d’en atteindre 52.900. Pour les filières végétales, 80% des agriculteurs agrégés ont moins de 5 ha. Concernant celles animales, 65% des éleveurs agrégés ont un cheptel de moins de 5 têtes. Ce mode d’organisation a aussi réservé une place de choix à la petite agriculture à travers, notamment, l’octroi d’un soutien à des taux préférentiels aux agriculteurs adhérents aux projets d’agrégation, particulièrement pour l’équipement en système d’irrigation localisée (de 80% dans le cadre individuel et de 100% dans le cadre de l’agrégation). Pour ce qui est de l’équipement en système d’irrigation de complément, le taux oscille entre 50% dans le cadre individuel et 70% dans le cadre de l’agrégation. S’agissant de l’acquisition du matériel agricole, il varie entre 20 et 60% pour le système universel contre 30 et 70% dans le cadre de l’agrégation.
57% de subventions du FDA aux exploitations de moins de 10 ha
À fin 2018, les aménagements hydrauliques ont totalisé près de 750.000 ha au profit de 220.000 exploitations dans le cadre des programmes d’irrigation, soit 47% de la superficie irriguée au niveau national. Dans ce sens, le FDA a octroyé 57% de subventions aux exploitations de moins de 10 hectares et de celles comptant moins de 5 têtes de bovins et moins de 20 têtes d’ovins. Cette opération a aussi permis la distribution de 1,7 million de plants dans le cadre des opérations de réhabilitation et 2,25 millions de vitroplants dans le cadre du programme d’extension du palmier dattier. De plus, les petits agriculteurs ont la possibilité de louer les terrains pour une durée de 17 ans renouvelable au lieu de la location à l’année sur la base des enchères publiques. Ce partenariat leur permet d’avoir la visibilité nécessaire pour engager des investissements pérennes et d’être éligibles au bénéfice des subventions de l’État dans le cadre du Fonds de développement agricole (FDA). En effet, cette éligibilité exige un contrat de location d’au moins cinq ans. L’attribution de ces petites parcelles est effectuée selon une approche décentralisée à travers la mise en place de commissions régionales dédiées à cette opération.
Un financement et une assurance adaptés aux petits agriculteurs
Pour faire face aux problèmes rencontrés par le petit agriculteur afin de financer ses projets agricoles, l’État, en partenariat avec le Groupe Crédit Agricole du Maroc, a créé la société de financement pour le développement agricole «Tamwil El Fellah», qui répond aux besoins de financement par l’octroi de crédit à un taux d’intérêt de 8% sur le court terme et de 8,5% sur les moyen et long termes, pour un capital allant jusqu’à 100.000 DH par exploitation et par an, et ce, moyennant un fonds de garantie de l’État à la hauteur de 60%. Pour seulement 26 DH/ ha, le petit agriculteur arrive maintenant à assurer son exploitation. Les cotisations du petit fellah à l’assurance agricole sur les céréales et légumineuse sont subventionnées à hauteur de 90%. En partenariat avec la Mutuelle agricole marocaine d’assurances (MAMDA), l’État a signé une convention relative à l’Assurance multirisque climatique. Les projets solidaires peuvent aussi bénéficier des mesures d’accompagnement et de modernisation des petites exploitations agricoles, notamment pour ce qui est de l’irrigation. La subvention à l’équipement en goutte à goutte est de 100% pour les petits agriculteurs ayant moins de 5 ha. La mécanisation des exploitations agricoles se situe entre 30% à 50%, tandis que la subvention va de 3.500 DH/ha à 11.000 DH/ha (selon les espèces) pour la création de nouvelles plantations.
42,82 MMDH d’investissement public pour les petits fellahs
Pour ce qui est des investissements publics ayant bénéficié à cette catégorie d’agriculteurs, ils s’élèvent à 42,82 MMDH entre 2008 et 2018, dont 13,5 MMDH dans l’agriculture solidaire et 16 MMDH dans l’irrigation. Ce chiffre concerne l’ensemble des programmes, projets et actions du Plan Maroc vert. Pour le reste, les projets de désenclavement ont nécessité une enveloppe de 2,1 MMDH, tandis que les projets d’agrégation et l’amélioration génétique du cheptel ont respectivement nécessité 1,2 et 1,03 MMDH. À cela s’ajoute une enveloppe de 1,06 MMDH pour la formation, l’encadrement et le conseil agricole. L’assurance agricole et les incitations concernant les facteurs de production ont respectivement mobilisé plus de 1,5 et 4,1 MMDH. S’agissant des projets du Pilier II du Plan Maroc vert, qui repose sur une intervention directe de l’État, une enveloppe de 21 MMDH d’investissements a été programmée à l’horizon 2020 au profit de 780.000 agriculteurs bénéficiaires, surtout dans les régions défavorisées. Le nombre de projets agricoles solidaires lancés durant la période 2010-2019 s’élève à 984 au profit de 733.000 petits agriculteurs. Il ressort des réalisations que plusieurs filières ont été concernées, notamment l’olivier, l’amandier, le cactus ou encore le figuier. À cet égard, une superficie de 367.000 ha a été plantée alors que 406 unités de valorisation ont été réalisées pour la trituration, le concassage et le séchage. S’agissant de l’aménagement hydro- agricole, il a permis d’équiper 83.000 ha en techniques d’irrigation localisée. À cela s’ajoutent l’aménagement pastoral de 37.000 ha, la distribution de 28.000 têtes d’animaux et 71.000 ruches en plus de la création de 775 points d’eau pour l’abreuvement du cheptel et l’aménagement de 416 km de pistes rurales. Au total, les programmes d’irrigation du PMV ont permis l’équipement de 750.000 ha pour un investissement de 31,6 MMDH au profit de 220.000 exploitations avec une économie de près de 2 milliards de m3 d’eau d’irrigation. Cette action a permis l’atténuation des gaz à effet de serre par la plantation de près de 450.000 hectares entre 2008 et 2018. Cela a permis une séquestration annuelle de 8 millions de tonnes de CO2 par le verger agricole.