Royal Air Maroc. Grand oral réussi
Le PDG de Royal Air Maroc, Abdelhamid Addou, a passé son grand oral à la Chambre des représentants. Au menu, une présentation des conclusions de la Cour des comptes et les arguments de la compagnie nationale.
Accompagné de Mohamed Sajid, ministre du Tourisme, du transport aérien, de l’artisanat et de l’économie sociale, Abdelhamid Addou, PDG de Royal Air Maroc (RAM), a consacré sa première sortie à la Commission de contrôle des finances publiques de la Chambre des députés. Il devait répondre aux conclusions du rapport de la Cour des comptes notamment en matière de gouvernance, de rentabilité et de risque de concurrence.
Une gouvernance participative
D’emblée, Abdelhamid Addou aborde les points d’amélioration recommandés par le rapport de la Cour des comptes, et détaille le mode de gouvernance prôné par RAM, qui s’inspire du code de bonne gouvernance des institutions publiques. Il rappelle la forte représentativité du gouvernement et d’institutions publiques au sein du Conseil d’administration. Cela s’apparente à une gouvernance participative, avec des verrous de contrôle réglementaire assurés par les institutions constitutionnelles comme le Parlement et la Cour des comptes, entre autres, et des cabinets d’audit internationaux, en l’occurrence Fidaroc Grant Thornton et Coopers & Lybrand. Par ailleurs, RAM est dotée de trois comités rattachés au Conseil d’administration, à savoir le comité d’audit, la commission de rémunération, de nomination et de gouvernance et enfin la commission d’investissement. Ces trois organes pèsent lourd dans la prise de décision et fonctionnent selon une démarche collégiale, d’après une source proche du Conseil d’administration. Sur ce registre, le patron de la compagnie aérienne nationale s’est attardé sur les résultats positifs (+16% en termes de chiffre d’affaires) réalisés en dépit d’une conjoncture tendue et d’une augmentation de plus 100% du prix du pétrole, qui constitue 30% des charges de la compagnie. RAM est en effet l’une des meilleures compagnies aériennes d’Afrique, selon les agences spécialisées.
L’épineuse question du contrat-programme
Les auditeurs de Driss Jettou insistent sur la nécessaire mise en place d’un nouveau contrat-programme qui permettrait à la compagnie d’amorcer un virage crucial en termes de taille, mais surtout de compétitivité. Un point qui n’a pas laissé le PDG de RAM insensible, puisqu’il a rappelé que l’ancien contrat-programme était arrivé à échéance en 2016. Une étude menée en 2017 a permis de confirmer l’énorme potentiel de la compagnie nationale comme hub pour l’Amérique du Nord et l’Europe vers l’Afrique. «Une donnée prise en compte par RAM qui compte devenir la compagnie numéro un sur le continent et s’ériger en véritable levier de croissance économique pour le pays». Cependant, cela ne pourrait être réalisé en l’absence de l’adoption d’un nouveau contrat-programme, en stand-by depuis trois années, et qui constituerait un véritable soutien à la mise en oeuvre de cette stratégie volontariste. À cet égard, Addou a présenté en détail le programme de la compagnie qui ambitionne de concurrencer Paris, Lisbonne et Francfort comme hub de transit mondial. L’Exécutif, représenté par le ministre de tutelle à l’audience, gagnerait à redonner âme au contrat-programme, ce qui créerait une dynamique à même de renflouer les caisses. C’est ce qui est ressorti des réactions des membres de la commission, qui exigent des prestations de qualité, une bonne gouvernance et de la rentabilité.
L’écosystème RAM
La compagnie nationale génère une dynamique économique autour d’un écosystème des métiers d’entretien d’avions, de centres d’appels, de catering, de nettoyage, de transport terrestre au sein des aéroports… réalisés par une douzaine d’entreprises employant plus de 3.400 personnes. Dans sa présentation aux députés, Abdelhamid Addou n’a pas omis de rappeler le rôle important de ces sociétés qui exercent leurs spécialités dans les meilleurs standards internationaux. Ces sociétés sont Atlas Servair (catering, nettoyage), Atlas On Line (centre d’appels), Amadeus Maroc (billetterie, réservation), Sasem (entretien des moteurs d’avions), CasaAero (formation avancée des pilotes), Atlas MultiServices (recrutement), RAM Express (transport aérien interne), RAM Handling (enregistrement, bagages) et Satis (peinture d’avions).