Éco-Business

Les revenus des agriculteurs s’améliorent d’année en année


Mohammed Fikrat, 
PDG de Cosumar

La production de la filière sucrière est passée de 360.000 t en 2013 à 555.000 t en 2018. Que représente cette filière dans le milieu rural, en termes d’emplois ?
En plus de ses 80.000 agriculteurs partenaires, Cosumar soutient des corps de métiers qui évoluent dans l’amont agricole. Le projet d’inclusion socio-économique de l’entreprise touche ainsi des transporteurs qui ont été réunis dans le cadre d’un programme d’auto-entrepreneuriat, ce qui a permis à 1.000 transporteurs de sortir de l’informel et de bénéficier d’un statut régulier et reconnu, celui d’auto-entrepreneur. Aussi, c’est toute la fonction de transport et approvisionnement qui s’en trouve mieux structurée, gagnant en efficacité, en régularité et en équipements modernes. La filière sucrière a aussi permis la création de 160 TPE dans le monde rural pour la réalisation des prestations et la distribution des intrants aux 80.000 agriculteurs agrégés

Cosumar joue le rôle d’agrégateur au sein de la filière sucrière. Quel est l’apport de cette filière sur le revenu des petits agriculteurs ?
Le Groupe Cosumar s’est vu reconnaître son rôle d’agrégateur de la filière sucrière. En effet, Cosumar s’implique à tous les niveaux de la filière sucrière, notamment avec l’amont agricole, et ce pour un objectif commun: le développement, la compétitivité et la pérennité de la filière sucrière nationale par la promotion de la culture de la canne à sucre et de la betterave à sucre. Cosumar, en tant qu’investisseur agro-industriel et qu’agrégateur responsable et solidaire, accompagne ses partenaires agricoles au quotidien. Ce rôle d’agrégateur s’articule autour de plusieurs actions. Il s’agit du soutien financier et de l’encadrement technique des producteurs des plantes sucrières pour une meilleure productivité, générant un accroissement important des revenus. En tant qu’agrégateur, on prend aussi en charge le transport de la production agricole vers les usines de traitement avec une garantie de la transparence lors de l’agréage de la betterave et de la canne à sucre dans les centres de réception modernisés, mais aussi une garantie d’achat de la production. D’autres actions sont incluses, notamment la mobilisation d’un fonds de solidarité pour protéger les agriculteurs en cas de mauvaise récolte due aux aléas climatiques dans le cadre de FIMASUCRE et l’accompagnement social des familles d’agriculteurs. Ces efforts se sont aussi traduits par de nombreuses améliorations sur le terrain qui ont bénéficié directement aux agriculteurs. L’adoption de nouvelles techniques grâce à des innovations et la R&D en sont des exemples. Les revenus des agriculteurs ont ainsi observé une amélioration moyenne de 10% par an ces dernières années.

Le taux de couverture des besoins nationaux en sucre est passé à 47% en 2018 contre 29% en 2013. À votre avis, l’objectif d’arriver à 56% à l’horizon 2020 sera-t-il atteint ?
Les bonnes performances que réalise la filière sucrière ces dernières années s’inscrivent dans une dynamique de progrès qui repose sur des efforts de COSUMAR et de l’ensemble des partenaires qui évoluent au sein de son écosystème. Les derniers résultats enregistrés confirment cette dynamique et restent conformes aux objectifs de la feuille de route 2020, mais ils devront être renforcés en vue d’atteindre un taux de couverture de 56% à l’horizon 2020. En termes d’investissements, la filière sucrière a fait l’objet d’un programme de modernisation et de mise à niveau pour un montant de 9 MMDH, qui s’est matérialisé par des améliorations technologiques, comme de nouvelles installations industrielles, mais aussi techniques avec l’adoption et la généralisation de nouveaux procédés qui ont impacté directement la productivité: le développement de la sélection variétale, de la mécanisation du train technique des cultures sucrières, le pilotage de l’irrigation, le traitement des maladies en sont des exemples. Surtout qu’en 2016, nous avons déjà atteint un taux de couverture de 50%. Nous restons confiants quant à l’atteinte de nos objectifs dans la mesure où les conditions climatiques et les réserves en eau d’irrigation restent favorables.

Comment se porte les autres indicateurs de la filière de sucre, en comparaison avec les objectifs du contrat-programme ?
Les indicateurs de performance agricoles suivent nos prévisions. Les rendements en sucre ont même dépassé nos objectifs, notamment pour ce qui est de l’extraction du sucre à partir de la betterave, où les résultats sont très satisfaisants. Les agriculteurs sucriers sont en général des exploitants d’autres activités agricoles comme le lait ou les légumes, et la culture sucrière a des effets bénéfiques sur leur rendement agricole. Quant aux autres indicateurs, nous poursuivons les efforts nécessaires avec nos partenaires stratégiques de l’amont afin d’atteindre les objectifs que nous avons fixés dans le cadre du contrat-programme.

Où en est votre projet de raffinerie en Arabie saoudite, en partenariat avec Wilmar et les Saoudiens Consolidated Brothers Company et Industrial Project Development Company ?
La raffinerie est co-construite avec Wilmar et des partenaires industriels saoudiens. Cosumar a une part dans le capital qui s’élève à 43,3%, et nous avons la responsabilité de la gestion industrielle. Aujourd’hui, l’équipe responsable de la réalisation du projet et de la gestion des opérations de production et commerciale est marocaine. Un noyau dur d’ingénieurs marocains est sur place et nous avons commencé la formation des équipes qui vont gérer la raffinerie en phase de mise en route. La construction est toujours en cours et nous avons atteint à ce jour plus de 70% de taux de réalisation. Il s’agit d’une raffinerie de 195 millions de dollars, implantée sur 150.000 m², sur un quai du port de Yanbu, et qui va produire 850.000 tonnes de sucre blanc destiné aussi bien au marché domestique saoudien qu’à la région du Moyen- Orient, qui se caractérise par un déficit de 4 millions de tonnes de sucre blanc annuellement. Nous misons sur la compétitivité de cette raffinerie qui est conçue avec les dernières technologies, et qui dispose de plusieurs avantages compétitifs d’ordre logistique puisqu’elle est placée de façon intégrée sur un quai de la Mer rouge. Nous prévoyons de démarrer l’activité fin 2019.



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