ASMEX : un nouveau tournant stratégique pour l’export

L’ASMEX inscrit son action dans une dynamique de transformation profonde de l’écosystème exportateur. À l’heure où la ZLECAf ouvre de nouveaux horizons, la Confédération veut faire du Maroc un acteur central du commerce continental, en misant sur l’intelligence économique, la digitalisation et une diplomatie économique proactive.
En 2025, la Confédération marocaine des exportateurs (ASMEX) se projette résolument vers l’avenir. En plus d’être un réseau professionnel, elle se redéfinit comme un levier d’influence stratégique à l’échelle africaine. Lors de sa dernière assemblée générale ordinaire, l’organisation a affiché l’ambition de faire du Maroc un hub exportateur continental, d’ancrer l’intelligence économique au cœur des pratiques commerciales et d’accompagner la digitalisation des échanges.
L’Afrique, horizon de croissance et d’influence
Le président Hassan Sentissi El Idrissi affirme dans ce sens que « l’Afrique n’est plus une frontière commerciale, c’est notre prolongement naturel ». Dans la continuité de la vision royale en matière d’intégration continentale, l’ASMEX intensifie sa mobilisation autour de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
L’objectif étant de renforcer les chaînes de valeur régionales, encourager les synergies industrielles et faciliter l’accès au financement à travers de nouveaux partenariats. Le projet de refonte de la plateforme E-xport Morocco, qui deviendra un centre d’intelligence collective, confirme cette volonté.
À travers cet outil, l’ASMEX souhaite offrir aux entreprises marocaines une lecture affinée des marchés africains, grâce à une veille stratégique orientée sur les opportunités sectorielles, les risques géopolitiques et les exigences réglementaires locales.
Intelligence économique et digitalisation, des leviers d’agilité
Face à un commerce mondial de plus en plus imprévisible, la compétitivité ne dépend plus uniquement des prix ou de la qualité des produits, mais de la capacité à anticiper, décrypter et réagir. L’ASMEX l’a bien compris et place désormais l’intelligence économique et la transition numérique au cœur de ses priorités. Cela se traduit par l’accompagnement à la digitalisation du commerce extérieur, mais aussi par la diffusion des connaissances autour de nouvelles normes comme l’ajustement carbone européen ou les critères ESG (environnement, social, gouvernance). Autant de sujets devenus incontournables pour exporter vers l’Union européenne, premier partenaire du Maroc.
L’organisation a également renforcé son offre de formation en 2024, avec un large éventail de webinaires et de modules spécialisés, orientés notamment vers la transition verte, l’intelligence artificielle, ou encore les dispositifs douaniers et fiscaux internationaux.
Dans un environnement marqué par la montée du protectionnisme, les tensions géopolitiques et la reconfiguration des chaînes logistiques mondiales, l’ASMEX assume désormais un rôle diplomatique. En 2024, elle a multiplié les missions BtoB sur les marchés porteurs, tout en consolidant le dialogue avec les institutions marocaines et les ambassades étrangères. Son action vise à mieux articuler les intérêts des exportateurs avec les grands enjeux stratégiques du pays. Cette mobilisation s’appuie sur une gouvernance renforcée et une dynamique collective.
Le rapport moral de l’exercice 2024 témoigne d’une année marquée par la résilience, l’innovation et une réaffirmation de la mission première de l’ASMEX de représenter, accompagner et anticiper au service de l’export. Les annonces de l’ASMEX dessinent les contours d’un nouvel écosystème. Plus agile, plus informé, plus connecté. En phase avec les exigences du marché mondial, mais aussi avec les réalités africaines. La Confédération se positionne comme catalyseur d’une ambition partagée de faire de l’export un pilier stratégique de la souveraineté économique marocaine.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO