Formation professionnelle. La carte de l’offre réexaminée
L’instance décisionnelle de l’OFPPT a validé le plan d’action 2019. Le budget augmente de 4%.
Le Conseil d’administration de l’OFPPT s’est tenu mardi dernier avec comme ordre du jour la mise à jour des actions jugées prioritaires pour cette année 2019. L’instance décisionnelle de l’office s’est tenue en présence des ministres de l’Industrie Moulay Hafid Elalami et des ministres de l’Éducation nationale et du secrétaire d’État chargé de la formation professionnelle, Said Amzazi et Mohamed El Gharrass ainsi que des représentants des syndicats et du patronat. Lors de son intervention, le ministre de l’Éducation nationale a rappelé les orientations royales «qui ont placé l’éducation et la formation professionnelle au cœur des préoccupations de la nation». Le ministre a également mis en relief «les efforts déployés par le personnel de l’OFPPT pour le développement de l’institution», qui est chargée de la mise en œuvre de la stratégie de l’État en matière d’insertion des jeunes dans le marché du travail. La DG de l’office, Loubna Tricha, a aussi resitué la tenue du Conseil d’administration de l’OFPPT dans son contexte, à savoir en continuité avec la feuille de route royale. Le plan d’action «s’attelle à la concrétisation des injonctions du souverain à travers la diversification du portefeuille des filières, la réingénierie en profondeur des cursus et la mise en place des centres de formation de nouvelle génération». La plus haute responsable au sein de l’office a insisté aussi sur «le renforcement des soft skills, l’enseignement des langues et l’instauration d’un nouveau mode de gouvernance concerté avec les professionnels».
Anticiper les besoins en RH
À l’issue du conseil d’administration, le budget global approuvé pour la réalisation du plan d’action devra atteindre plus de 3,8 MMDH, soit une évolution de l’ordre de 4% par rapport au budget de l’année 2018. Une importante opération d’extension est en cours. Il s’agit notamment de la capacité d’accueil de l’ISMALA, spécialisé dans la formation aux technologies de pointe en vue d’anticiper les ressources humaines qualifiées des entreprises de l’aéronautique. Vu l’essor du secteur et l’accroissement des besoins en formation, l’établissement s’apprête à connaître une importante opération d’extension pour augmenter la capacité d’accueil de 2.000 à 3.100 places pédagogiques, soit +55% par la mise en place de nouvelles filières spécialisées répondant aux nouvelles techniques. L’amélioration des conditions d’apprentissage passe aussi par la hausse du nombre des bénéficiaires de la bourse à plus de 60.000 stagiaires ainsi que l’ouverture de 8 internats avec 1.200 lits supplémentaires. Il est à noter qu’au niveau parlementaire, un bilan d’étape pour le bac professionnel a été demandé par les députés. Le département de tutelle a entamé une évaluation des 3 ans d’application du bac professionnel. Les données communiquées aux membres de la Chambre des représentants indiquent que l’année 2017-2018 a permis d’élargir considérablement le tissu des établissements spécialisés dans les filières professionnelles. Actuellement «ce sont plus de 22.000 élèves qui sont inscrits dans les filières professionnelles au sein de 300 établissements. Le nombre des filières a atteint quant à lui 22 branches, de même que le nombre des candidats au bac s’est multiplié et a atteint 2.159 durant cette année scolaire», selon les statistiques du département de l’Éducation nationale. Les élus ont insisté sur «la conclusion de partenariats avec les unités industrielles en vue d’assurer l’intégration des lauréats» ainsi que la prise en compte «de la réticence des élèves à s’inscrire dans les filières professionnelles du bac». Au cours de 2019, la réalisation de 4 études sectorielles couvrant les domaines de la chimie, le textile habillement, l’agriculture ainsi que l’assurance et le système financier est à l’ordre du jour. Le gouvernement prévoit aussi de réaliser une étude pour la fixation des normes de formation des cadres moyens «Middle management» ainsi que pour les auto-entrepreneurs qui opèrent dans les métiers mondiaux à Casablanca. Le détail de la carte de l’offre de formation indique également que la nouvelle génération des centres se répartit entre les métiers des énergies renouvelables à Ouarzazate, la création de deux centres supplémentaires à Casablanca et Rabat pour les métiers de la santé et l’ouverture d’un institut dans les métiers du tourisme de luxe à Rabat. Le souci d’assurer aux artisans un cadre de proximité pour les stagiaires reste très présent avec un nouvel institut de formation dans l’artisanat qui sera créé au sein de la région de Fès-Meknès.
Plusieurs guides métiers révisés
Durant cette étape de la préparation de la stratégie de la formation, le gouvernement compte procéder à la mise à jour des guides des métiers les plus prisés par les lauréats de l’office. Un seul mode d’évaluation des stagiaires sera quant à lui instauré avec en ligne de mire la création de nouvelles filières et le renforcement de l’offre. Un institut national de formation des formateurs sera aussi mis en place, de même que les centres d’apprentissage des langues étrangères seront ouverts au sein des centres de formation professionnelle pour une durée de 6 mois. À côté de l’amélioration des aptitudes linguistiques, le plan d’action de 2019 lance les centres d’orientation professionnelle, les «Center Career» au sein du réseau des centres de formation. Concernant le recrutement en 2019, ce sont 1.671 formateurs qui devront intégrer l’OFPPT.