Conjoncture. Un net regain d’optimisme
Les indicateurs du secteur agricole font état d’une évolution favorable de la campagne agricole. Au terme des 11 premiers mois de 2018, les recettes générées par l’agriculture et l’agroalimentaire ont dépassé 51 MMDH.
La note de conjoncture du ministère des Finances donne à lire des indicateurs clés de l’économie nationale positifs. Évidemment, l’impact d’une très bonne campagne agricole est à l’origine de ce regain d’optimisme des analystes du ministère de l’Économie et des finances, qui se sont basés sur le bulletin de suivi du couvert végétal du Centre royal de télédétection spatiale (CRTS) de novembre 2018. Ce dernier fait ressortir «une situation de couvert végétal nettement supérieure à celle de l’année précédente et celle d’une année moyenne», indique le note de conjoncture. Au 14 décembre 2018, le taux de remplissage des barrages affiche lui aussi un seuil inégalé, avec 62% contre 35% comparativement aux données de 2017. «Une production record est attendue pour plusieurs cultures au titre de la campagne 2018/2019, capitalisant sur les acquis du stade avancé de l’application du Plan Maroc vert et les efforts déployés par les différents intervenants du secteur, notamment pour ce qui est de la production d’olives qui devrait atteindre 2 millions de tonnes pour une superficie productive de 957.000 hectares, en hausse de 22,3% par rapport à la campagne précédente», indique la note. La production des agrumes, pour sa part, devrait avoisiner 2,62 millions de tonnes pour une superficie productive de 117.400 hectares, en progression de 17% par rapport à la campagne précédente, avec un rendement record qui devrait atteindre 22,1 tonnes/ha.
Des recettes record
Le constat du gouvernement s’est aussi basé sur les résultats obtenus en matière de commercialisation des produits agricoles et agroalimentaires. Le tableau de bord du ministère des Finances montre que les deux secteurs complémentaires ont généré des recettes de l’ordre de 52,1 MMDH au terme des onze premiers mois de 2018, après 49,1 MMDH un an auparavant, «pour marquer une consolidation de 6,3%, portée par un accroissement des exportations du secteur de l’agriculture, sylviculture et chasse de 13,5% et de de celles de l’industrie alimentaire de 1,9%», selon le diagnostic fait en cette fin d’année. Pour doper le moral des agriculteurs, 1 million d’hectares supplémentaires de terres agricoles devraient être mobilisés par l’État au profit des petits agriculteurs. «Cette mobilisation passera par l’identification des terres agricoles, la détermination de leur potentiel et les types de cultures pouvant s’y adapter, tout en étudiant les moyens de financement et d’accompagnement des projets à retenir pour mettre en valeur ces terres», précise le ministère. Pour le secteur de la pêche, le tableau de bord n’est pas aussi reluisant que celui de l’agriculture. Les indicateurs recueillis pour les 10 mois de 2018 montrent que le secteur de la pêche côtière et artisanale continue son redressement, favorisé par le bon comportement enregistré au cours des quatre premiers mois de la deuxième moitié de cette année. En chiffre, le volume des débarquements du secteur a connu une baisse de 11% à fin juin 2018. Compte tenu de cette évolution, le volume de ces débarquements s’est replié de 1,7% à fin octobre 2018, après un retrait de 5,7% à fin octobre 2017. En revanche, la valeur marchande de ces débarquements s’est appréciée de 10,6% au terme des dix premiers mois de 2018, «tirant profit d’une progression de 27,8% durant les quatre premiers mois de la deuxième moitié de 2018». Cette progression découle principalement de la bonne tenue de la valorisation des captures de céphalopodes (+30,1%) et de poissons pélagiques (+3,4%).
Le chômage stagne à 10%
Au titre du troisième trimestre 2018, la population active a atteint 11.697.000 personnes, soit un accroissement de 0,5% par rapport à la même période de 2017. Même si le gouvernement a constaté une baisse du taux de chômage de 0,6 point par rapport au troisième trimestre 2017, le taux se situe toujours à 10%. Les données du ministère montrent également que ce trimestre a été marqué par une augmentation du volume de l’emploi de 122.000 postes, comparativement au même trimestre de l’année précédente, dont 104.000 postes rémunérés. «Le secteur des services est celui qui a créé le plus d’emplois durant ce troisième trimestre, avec 98.000 emplois nets, devançant de loin les secteurs des industries (y compris l’artisanat) et de l’agriculture, forêt et pêche qui ont créé, respectivement, 19.000 et 9.000 emplois supplémentaires. Par contre, le secteur du BTP a enregistré une perte de 4.000 postes d’emploi», selon les données du ministère des Finances.