Éco-Business

Développement des entreprises. Comment lever les obstacles ?

La Société financière internationale accompagnera le comité national du climat des affaires pour identifier les obstacles qui freinent le développement du secteur privé à travers le lancement d’une enquête nationale qui portera sur 1200 entreprises. Le gouvernement gagnerait à développer son partenariat avec l’IFC qui entend porter ses investissements au Maroc à 1 milliard de dollars.

Le gouvernement tend enfin une oreille attentive au secteur privé. Il faut dire que jusque-là, malgré les concertations avec les représentants de la CGEM sur certains dossiers, on reconnait que l’on n’a pas encore atteint les résultats escomptés. Aussi, a-t-il été décidé de lancer une enquête nationale pour s’arrêter sur les difficultés que rencontrent les entreprises marocaines en vue d’identifier les pistes d’amélioration. Ce pas a été franchi en coopération avec la société financière internationale (IFC) qui est une organisation de la Banque mondiale. L’enquête dont le coût global est estimé à 200.000 dollars (le montant définitif n’est pas encore tranché) va porter sur un échantillon de 1200 entreprises dans toutes les régions du Maroc. Toutes les tailles des entreprises sont ciblées, à commencer par la TPE.

À l’exception de l’agriculture et des mines, tous les secteurs sont concernés par cette étude. Une centaine de questions ont été élaborées par l’IFC et le Comité national du climat des affaires (CNEA) pour répondre aux besoins spécifiques du Maroc. Le ministre des Affaires générales et de la gouvernance Lahcen Daoudi qui a signé, jeudi, l’accord de coopération espère que le questionnaire permettra de recouper les informations pour arriver à la réalité, la vraie. En tout cas, c’est plutôt l’aspect qualitatif qui sera le plus privilégié dans l’enquête dont la préparation a duré deux ans avec la coopération de nombre de départements et d’organismes nationaux et qui sera lancée en janvier. Après l’identification des freins, les réformes seront lancées dans le cadre de la stratégie nationale de l’amélioration du climat des affaires qui sera pluriannuelle. L’enquête, précisons-le, n’est qu’un point parmi d’autres dans le plan d’action de 2019 pour améliorer le climat des affaires au Maroc et, pouvoir, atteindre l’objectif du Top 50 dans le classement du Doing Business en vue de permettre au Maroc de soigner son image sur le plan international et attirer les investissements directs étrangers. Et c’est dans ce cadre-là que s’inscrit le partenariat avec la société financière internationale qui n’est pas seulement un organisme d’expertise mais aussi une entité qui travaille avec le secteur privé afin de contribuer à créer des opportunités d’investissements Le Maroc gagnerait à se rapprocher davantage de l’IFC qui est considérée comme la plus importante institution mondiale d’aide au développement et dont les activités concernent exclusivement le secteur privé dans les pays en développement. Ce membre du Groupe de la Banque mondiale entend donner un coup de fouet à ses investissements au Maroc pour passer d’une moyenne de 200 à 300 millions de dollars par an à un milliard de dollars. Les discussions sont en cours avec le gouvernement marocain pour mettre en place toutes les conditions nécessaires pour atteindre cet objectif. Cette instance internationale veut faire partie de la stratégie du Maroc en Afrique pour développer les IDE. Plusieurs secteurs sont visés en premier temps dont le transport, le tourisme, l’agriculture, les aéroports, l’énergie.

A cet égard, le développement du partenariat public-privé s’avère de la plus haute importance, selon Mouayed Makhlouf, directeur régional d’IFC pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Il relève particulièrement l’importance du partenariat avec les « gouvernements locaux » en matière d’investissements. C’est au niveau de Casablanca que les premiers investissements, notamment dans le transport, prendront forme. Le partenariat de l’IFC avec les structures locales pour l’investissement sera une première dans la région MENA dont la plupart des pays n’ont pas développé ce type d’organisation. Des études sont en cours de réalisation avec le gouvernement pour entamer la mise en œuvre des projets dans les années à venir. 


Mouayed Makhlouf
Directeur régional de l’IFC pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord

La société financière internationale est prête à investir annuellement un milliard de dollars au Maroc. Pour atteindre cet objectif, nous comptons sur le développement du partenariat public-privé.

Lahcen Daoudi
Ministre des Affaires générales et de la Gouvernance

La complexité des projets de réformes liés à l’entreprise et leur impact économique et social important sont des facteurs qui rendent parfois difficile l’identification des priorités.

Thami El Maaroufi
Coordonnateur du CNEA

Le dialogue avec le secteur privé n’a pas réussi à 100 %. C’est pour cette raison que nous travaillons sur cette enquête pour renforcer l’écoute et la structurer. Nous essayons de réaliser ensemble une batterie de réformes pour le Maroc dans un cadre collaboratif.



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