Santé. Un nouveau plan pour les services d’urgence
Le département de la Santé prépare un nouveau plan destiné à améliorer l’accueil et les soins dispensés par les services d’urgence. Le renforcement du parc ambulancier est notamment prévu.
Le département de la Santé a finalisé un nouveau plan d’action visant à améliorer les conditions de prise en charge des patients en situation d’urgence médicale. L’annonce a été faite par le ministre de la Santé, Anass Doukkali, devant les députés après que les parlementaires ont insisté au démarrage de la session dans leurs questions hebdomadaires sur la mise à niveau de ce segment crucial de la santé publique. Les données communiquées par le ministère de la Santé aux députés indiquent que le plan projeté sera dévoilé avant la fin de cette année dans l’optique de sa mise en œuvre durant le premier trimestre de 2019. À côté de 96 unités d’urgence de proximité, le département de tutelle précise que plusieurs services ont connu des améliorations, notamment l’aménagement des lieux d’accueil et des guichets ainsi que la refonte du système d’information. La réorganisation des filières de secours en vue de pouvoir accueillir les patients figure en tête de liste des actions projetées, à côté du développement de l’urgence médicale de proximité. Le bilan du ministère concernant le Plan national des urgences médicales 2012-2016 s’articule autour de l’entrée en vigueur progressive du transport sanitaire héliporté «HéliSMUR», la création du numéro national unique des appels médicaux d’urgence «141» et sa mise en œuvre progressive ainsi que la rénovation et le renforcement du parc ambulancier.
Les pistes d’amélioration
Le plan d’action du ministère se base sur les constats dégagés quant à la mise en œuvre des SAMU, au nombre de 11, lesquels sont actuellement opérationnels. Le bilan indique qu’en ce qui concerne la capacité d’accueil des hôpitaux et malgré le déficit encore constaté, lequel impacte négativement le système de prise des rendez-vous, le nombre de lits a augmenté de 2.440, dont 1.880 lits supplémentaires au sein de 14 hôpitaux publics. La hausse des postes budgétaires du secteur durant les 4 dernières années se sont pour leur part élevés à plus de 16.000 recrutements. Même si plusieurs objectifs ne sont pas encore quantifiés, lesquels dépendront des moyens mobilisés, le plan prévoit la construction de 4 nouveaux CHU et 20 centres sanitaires ainsi que de 4 nouvelles unités pour les maladies mentales. Au menu se trouve la réalisation de 35 hôpitaux de proximité ainsi que la finalisation de mesures destinées à la requalification des structures opérationnelles, essentiellement les unités mobiles. Le gouvernement projette de passer de 60% actuellement à 100% d’accès aux services des médecins publics d’ici 2021. Le plan d’action envisage aussi de renforcer la traçabilité des médicaments et des dispositifs médicaux vitaux au niveau des filières de soins d’urgence. Il s’agit de l’actualisation de la liste des médicaments et de la hausse de leurs budgets ainsi que de la responsabilisation des médecins et des chefs d’équipes sur la mise en place de procédures de gestion des médicaments d’urgence. Le département de tutelle compte également baliser le chemin devant l’élaboration et la mise en place de protocoles et procédures de prise en charge des urgences médicales, qui devra intervenir parallèlement au renforcement de la filière de formation paramédicale dédiée à l’urgence.
L’impact de la carte sanitaire
Le département de la Santé veut amorcer durant les prochains mois son programme destiné à compenser la faiblesse de l’offre sanitaire par l’activation de solutions alternatives qui ont été décidées, dont notamment la création d’unités d’urgence mobiles ainsi que la création de pôles régionaux spécialisés. L’État compte surtout agir face aux problèmes qui engendrent souvent la frustration des usagers, avec en ligne de mire la lutte contre la pénurie des ressources humaines, les problèmes d’accessibilité, l’hygiène et la sécurité au sein des établissements de santé. Il s’agit aussi de lever plusieurs barrières relatives à l’accueil, lesquelles sont à l’origine du rallongement du délai de prise en charge. Il est à noter que l’offre des soins qui se dégage de la nouvelle carte sanitaire concerne 82 provinces qui abritent 148 hôpitaux avec un corps médical qui s’élève à 11.848 médecins dont 7.414 spécialistes.