Poulpe. Un arrêté ministériel interdit les filets GOV
La décision est principalement motivée par la chute des stocks de poulpe en raison du recours aux chaluts cascadeurs à grande ouverture verticale (GOV) par des opérateurs de la pêche hauturière.
Un arrêté du ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime devrait prochainement être publié pour interdire l’utilisation des chaluts cascadeurs à grande ouverture verticale (GOV). La décision est principalement motivée par la chute de la biomasse du poulpe au niveau de la zone C, au sud de Cap Boujdour. C’est la raison pour laquelle, le ministère de tutelle procédera à travers cette décision à l’interdiction totale de cette technique utilisée par des opérateurs de la pêche hauturière. Confrontés à la raréfaction de l’espèce, des professionnels de ce segment se sont tournés, depuis plus de trois années, vers le chalutage en eau profonde, notamment à travers cette technique qui peut pêcher au delà de 300 mètres avec une ouverture verticale de 12 à 15 mètres. Mais qui pourrait à terme toucher également d’autres espèces particulièrement à cause des bourrelets qui affectent les zones rocheuses et par conséquent, l’endommagement des fonds marins. Déjà, des restrictions ont été appliquées, notamment la prorogation du repos biologique jusqu’au 5 janvier 2019 alors que les professionnels s’attendaient au démarrage de la campagne hivernale de la pêche au poulpe durant ce mois. Une situation qui ravive aussi le débat au sujet des mesures de gestion appelées la matrice 2004 du plan d’aménagement de la pêcherie poulpière.
Poulpe : 15 à 30% de rejets en mer
Outre l’interdiction des filets GOV, des sanctions sont attendus à l’égard des infractions liées aux rejets en mer à cause de la taille commerciale du poulpe particulièrement à l’issue de la tenue de la commission poulpière, le 7 novembre, à Rabat. De sources professionnelles, le pourcentage de rejets en mer oscille entre 15 à 30% dans certains cas, ce qui affecte l’écosystème marin. Et lors des campagnes de prospection par chalutage de fond ainsi que par l’embarquement des scientifiques à bord des unités de pêche, l’Institut national de la recherche halieutique (INRH) a déjà constaté ces faits. En effet, les rejets en mer sont des poissons abandonnés qui ne sont pas conformes aux captures autorisées et aux quotas fixés lors des sorties en mer des bateaux. Dernier élément et non des moindres est la taxation de l’ensemble des produits congelés de la pêche hauturière. Cette décision attendue concernera les produits commercialisés au niveau local. Par ailleurs, les professionnels de la pêche côtière se sont réunis, jeudi dernier, à Nador. Consciente de l’urgence de la situation, la profession a salué les décisions prises et la par la même occasion abordé la question du quota de thon ainsi que les dysfonctionnements au sein de cette pêcherie en plus de la constitution d’un parti politique dédié au secteur. Une information qui a été confirmée par Abderhmane Sarroud, vice-président de la Confédération de la pêche côtière. «Cette recommandation pour la création d’un parti politique dédié spécialement à la pêche et les activités annexes de la pêche, a été adoptée à l’unanimité», assure Abderhmane Sarroud.