Mezouar réunifie la CNT
Le président de la CGEM doit stimuler les différentes parties pour poursuivre le dialogue et finaliser les termes d’un accord global, visant à rassembler l’ensemble de la famille du tourisme au sein de la Confédération nationale du tourisme (CNT). Zemrani appelle à dépasser les dissensions pour mieux se concentrer sur les fondamentaux pour améliorer la compétitivité des professionnels et l’attractivité du pays.
Serait-ce bientôt la fin de la guerre intestine qui rongeait la Confédération nationale du tourisme de l’intérieur ? Tout porte à le croire, si l’on tient compte de la réunion tenue mercredi avec le ministre de tutelle, la secrétaire d’État au tourisme et le président de la CGEM. Salaheddine Mezouar a reçu mandat à la fin de cette rencontre, épaulé par son vice-président Faïçal Mekouar, pour rapprocher les membres de la famille du tourisme et les rassembler au sein de la CNT. Car durant les trois dernières années, la tension a régné en maître suite à l’exclusion de certaines associations et fédérations dans une tentative de redimensionner la confédération pour qu’elle se concentre mieux sur son cœur de métier pour ainsi dire. Cette situation n’est pas le propre de la CNT. La plupart des corps de métiers, agences de voyages, fédération des restaurateurs, transporteurs touristiques, associations des investisseurs dans le tourisme, sont traversés par des crises internes qui ne servent plus un secteur en constante évolution.
Aujourd’hui, en tant que fédération externe de la CGEM, la CNT confie la difficile mission de polir les rugosités de ses composantes professionnelles au tandem Mezouar-Mekouar. Objectif, retrouver une base commune de travail pour aller de l’avant dans sa stratégie de développement du secteur. Contacté, Faouzi Zemrani, vice-présidente de la CNT, au-delà de toute dissension, ne jure que par les fondamentaux. Il en a énuméré trois, l’amélioration de la compétitivité des acteurs marocains du tourisme, la digitalisation qui selon lui enregistre un retard monstre et enfin prêter une plus grande attention à la demande en tendant l’oreille à l’expérience client. «C’est une question de bonne volonté des uns et des autres qui devrait mettre le tourisme au-dessus de tout», insiste-t-il. Surtout, comme il l’explique, que le secteur se trouve dans un bon momentum avec des chiffres en croissance. Il a rappelé, dans ce sens, que le tourisme est le premier pourvoyeur de devises pour le pays, un secteur qui emploie beaucoup de profils et main-d’œuvre jeune. Mais le hic, nuance-t-il, c’est que la population dans les destinations touristiques les plus visitées se sent frustrée et exclue de cette dynamique. L’y inclure renforcerait l’attractivité du pays et créerait une nouvelle économie basée sur un service de proximité et de qualité. Toutefois, il ne faut pas se voiler la face. Souvent, les tensions qui grondent au sein des fédérations et associations du secteur sont provoquées par la course à la présidence et aux postes au sein des bureaux. Que de blocages et de retard enclenchés par les aspirations personnelles qui n’ont pas toujours le souci de faire avancer le secteur. Et pourtant, le secteur résiste dans un contexte particulièrement favorable grâce à la stabilité du pays. Il ne faut pas s’étonner de voir plus de Français et de touristes étrangers venir au Maroc pour les fêtes de fin d’années si la crise des gilets jaunes persiste. Toutefois, le secteur mérite mieux que de compter sur des facteurs conjoncturels.
Avec plus de 11,37 millions de touristes en 2017 (en progression de 10% par rapport à 2016), le tourisme contribue aujourd’hui à hauteur de 11% du PIB et 532.000 emplois directs en 2017, soit prés de 5% de l’emploi dans l’ensemble de l’économie. Quant aux recettes générées par les non-résidents ayant séjourné au Maroc, elles se sont situées en 2017 (hors transport international) à près de 71,9 milliards de dirhams. Ces recettes en devises représentent près de 19% des exportations des biens et services en 2017.