Souss-Massa. L’opposition se retire de la rencontre d’El Othmani
La rencontre restreinte du chef de gouvernement avec le bureau du conseil régional Souss-Massa et ses commissions ainsi que les présidents de formations politiques a été boycottée par les partis de l’opposition.
Avec seulement 6,7% de contribution au PIB, la situation au niveau de la région Souss-Massa exige des solutions urgentes pour rattraper le retard de toute une décennie de décélération économique, inhérente essentiellement à la diminution de la part de la région qui est actuellement classée 6e sur le plan de la croissance nationale. C’est pourquoi, de grandes attentes ont été placées sur la visite de Sâadeddine El Othmani, chef de gouvernement, qui s’est déplacé enfin de semaine dernière, à Agadir, avec 18 ministres et secrétaires d’États, dans le cadre de son cycle de consultations régionales. Comme prévu, le coup d’envoi de cette sixième escale régionale a été donné à 10h, à la salle de la Wilaya de la région Souss-Massa.
Et dés le départ, le chef de gouvernement, a déclaré que la rencontre est une occasion pour s’atteler sur les attentes et les contraintes auxquelles sont confrontées les régions pour que l’exécutif puisse adapter les problématiques au travail gouvernemental. «Nous sommes conscients que la région Souss-Massa est confrontée à une série de défis que nous avions recensés et étudiés», note Sâadeddine El Othmani, qui a réaffirmé, au passage, «la stabilité du gouvernement». Et après 7 heures de présentations et d’interventions des opérateurs économiques et de la société civile, ce sont les mêmes questions qui reviennent. Il s’agit entre autres des limites de l’investissement public destiné à la région Souss-Massa et son impact sur la réalisation des infrastructures de base surtout dans un contexte où le projet de loi de Finances 2019 sera prochainement introduit dans le circuit législatif pour vote. Les questions ont également porté sur la problématique de l’eau et le désenclavement de la région sur le plan aérien et ferroviaire ainsi que le redéploiement de l’enceinte portuaire et la réinvention de la destination Agadir qui souffre aujourd’hui de réels problèmes liés au positionnement de son produit et à la vétusté de son parc hôtelier, en plus de l’état alarmant du secteur de la santé et l’enseignement. Au delà des différentes réponses, qui ont laissé le public présent sur sa faim, la rencontre restreinte du chef de gouvernement avec le bureau du conseil régional Souss-Massa et ses commissions ainsi que les présidents de formations politiques, a été boycottée par les partis de l’opposition, notamment le Parti de l’Istiqlal (PI), l’Union socialiste des forces populaires (USFP) en plus du Parti d’Authenticité et Modernité (PAM).
«Le chef de gouvernement nous a privés d’échanger avec lui au sujet de plusieurs questions sous prétexte de manque de temps. C’est pourquoi, nous nous sommes retirés de cette réunion» précise-t-on auprès de l’opposition. Et à eux d’ajouter: «la rencontre s’inscrit dans le même climat d’attentisme en ce qui concerne des projets programmés à long terme et qui n’arrivent toujours pas à se concrétiser tels le redéploiement du port d’Agadir et le lancement de la liaison ferroviaire reliant Agadir à Marrakech». Par ailleurs, les élus de l’USFP, du PI et du PAM ont affirmé que depuis 2015, ils ont opté pour une opposition constructive à travers le vote à l’unanimité du PDR. Il s’est avéré que le premier obstacle qui freine cette feuille de route est le volet central, notamment la mobilisation des quotes-parts des services du gouvernement, la lenteur des démarches administratives et bien d’autres. Enfin, les partis de l’opposition ont également fustigé les critères de sélection des intervenants et le temps qui leur a été consacré (3 minutes pour chacun).