Tanjazz 2018. Vive le jazz !
Du 20 au 23 septembre, Tanger a accueilli le jazz dans tous ses états pour une 19e édition du Tanjazz des plus inspirée et inspirante. Zoom sur un événement sophistiqué et pointilleux.
Dans les couloirs du Palais des institutions italiennes, les festivaliers errent à la recherche du son qui leur ressemble à la conquête de musiciens qui les feront voyager. La 19e édition du festival Tanjazz a su emporter vers des horizons lointains, des époques différentes depuis la naissance du jazz jusqu’à ce qu’il ait évolué vers d’autres formes.
Jazz d’antan
Les groupes se suivent et ne se ressemblent pas. Chaque univers est différent, chacun décide d’appréhender le jazz à sa manière. La pianiste et chanteur vintage Matthieu Boré nous plonge dans les années 30-50 où les cheveux étaient plaqués sur le côté et où on dansait à deux à l’âge d’or du swing. Avec un album «Frizzante» qui frise le parfait, le musicien a transformé la scène en un dancefloor géant. Une énergie incroyable, une présence et une grande voix au service d’une musique réarrangée avec finesse et intelligence. Matthieu Boré replonge dans la belle époque et donne la nostalgie des beaux temps même à ceux qui ne l’ont pas connu. Un autre voyage dans le temps est celui des Swing Ambassadors & Susana Sheiman qui emmènent du côté des clubs de jazz de Kansas City des années 1930 jusqu’à la renaissance des grands big bands. Le groupe fait revivre des légendes comme Duke Ellington et a su transporter avec la voix sublime de Susana Sheiman, une des voix les plus affirmées du jazz européen actuel !
Jazz coloré
Le Tanjazz, c’est le jazz classique d’antan mais c’est aussi le jazz gnaoua de Majid Bekkas, le jazz latino d’Annick Tangorra & Mario Canonge, le jazz klezmer de The Flying Rabbi ou encore le jazz électro psychédélique de No Jazz. Ce dernier a particulièrement ému ce samedi soir avec un concert habité où l’on a été obligé de retirer les chaises tellement elles semblaient inutiles ! Impossible de ne pas être debout à se déhancher au son particulier de No Jazz. Un groupe déjanté qui a su trouver l’alchimie parfaite entre le son soul & funky des années 80 et celui des productions électro les plus actuelles. À côté de cette expérience sonore riche en sons, Flo Bauer envoûte avec sa voix et sa guitare. Le musicien français qui a tout d’une veille âme tout droit sortie de la Nouvelle Orléans. Une voix blues soul profonde avec des notes jazz et rock à la fois, il parcourt les classiques tout en proposant son univers à lui avec des compositions blues rock. Le jeune artiste a déjà eu l’occasion d’assurer plusieurs premières parties exceptionnelles à l’image de Lucky Peterson, Fred Chapellier, Mountain Men, Florent Pagny. L’auteur/compositeur sort, en 2016, un EP intitulé «Virtual Generation» et plus récemment en février 2017 un album avec sa formation blues sur lequel figurent pas moins d’une douzaine d’invités.