Accord de pêche : La filière espagnole s’impatiente !

Le ministère espagnol de la Pêche se prépare pour débloquer des aides au profit des armateurs espagnols pour compenser la cessation de l’activité dans les pêcheries marocaines à partir du 14 juillet, date de l’expiration de l’actuel protocole de pêche.
La filière espagnole s’est rendue à l’évidence : II n’y aura pas de ratification de protocole de pêche à l’horizon. Le 14 juillet, date de la fin de l’actuel protocole, pointe du nez et les négociateurs marocains et européens n’ont pas rapproché leurs positions. L’espoir que nourrissait la filière espagnole de voir les autorités marocaines leur octroyer une dérogation, afin de continuer à capturer dans les pêcheries nationales quand le protocole arrive à terme, s’est évaporé. Les embarcations espagnoles devraient fendre les flots en direction de leurs ports d’attache au plus tard ce samedi. Optimiste, le ministre espagnol de l’Agriculture, de la pêche et de l’environnement, Luis Planas, a souligné que les deux parties sont sur le point de parapher le nouvel accord. «C’est une question de jour», a confié le chargé du secteur de la Pêche dans le gouvernement espagnol devant la Commission de pêche et d’agriculture au Parlement espagnol, mardi dernier.
Durant cette comparution devant les élus espagnols, l’ex- ambassadeur au Maroc a rappelé que ce dossier revêt une importance particulière pour la flotte espagnole. Toutefois, dans un entretien télévisé mercredi, Planas a regretté qu’un accord ne soit pas conclu avant la fin de celui-ci et a même laissé entendre que le protocole pourrait accuser du retard. Il a souligné à cet effet que certaines embarcations doivent reprendre le chemin du retour, direction leur port d’attache, en attendant la délivrance. «C’est un important accord pour l’Union européenne et pour l’Espagne aussi. J’espère qu’il sera conclu dans de bonnes conditions et rapidement», a manifesté le responsable espagnol.
De fait, la filière espagnole misait une «reconduction tacite» à l’arrivée à échéance du protocole en vigueur. Au fil des rounds, il s’est avéré que les négociations ne sont pas une partie de plaisir. À titre d’exemple, la filière espagnole a désapprouvé le fait que les négociateurs marocains réclament environ le double de la contrepartie financière versée durant le dernier protocole. Celle-ci était de l’ordre de 40 millions d’euros. De même, et à en croire les quelques indiscrétions livrées au compte-goutte par la partie espagnole, les autorités marocaines seraient intransigeantes sur la question du débarquement des captures dans les ports nationaux. Mesure appréhendée par le secteur ibérique. Mais malgré ce discours rassurant sur l’imminence d’une ratification, le gouvernement espagnol a pris ses dispositions. Le ministre de tutelle a indiqué qu’il a donné ses instructions pour que son département prépare les aides que devraient recevoir les pêcheurs ibériques comme indemnisation pour ce repos forcé. Environ 90 bateaux originaires de l’Andalousie, des Îles Canaries et de la Galicie jettent leurs filets dans les pêcheries nationales. De même, plus de 700 marins marocains s’affairent à bord de ces embarcations qui devraient prendre leur mal en patience en attendant l’adoption du nouvel accord.