Maroc

Culture du riz en Afrique : Un potentiel immense

Selon des chercheurs, le continent africain a la capacité de passer d’un gros importateur de riz au plus gros exportateur au monde.

L’Afrique «a le potentiel de devenir le plus gros producteur de riz du monde», car il reste beaucoup de terres disponibles à la culture. C’est une nouvelle observation faite par des chercheurs, qui confirment le potentiel du continent dans le domaine agricole. Du côté de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), basé à Montpellier en France, on en est convaincu. Rien que la variété de riz dénommée le «Nerica», couvre actuellement 1,7 million d’hectares et a permis de sortir 8 millions de personnes de la pauvreté dans 16 pays africains. Toutefois, le continent dépense encore plus de 7 milliards de dollars par an pour ses importations de riz, selon le centre du riz pour l’Afrique, AfricaRice. L’analyse des données génétiques du riz africain, domestiqué il y a 3.000 ans au Mali, ouvre des «pistes de réflexion» pour l’agriculture de demain face au défi du réchauffement climatique, estiment des chercheurs.

Sahara fertile
Grâce au séquençage de 246 génomes de riz africains -sauvages et cultivés, les chercheurs de l’IRD, d’AfricaRice, avec l’aide du Commissariat (français) à l’énergie atomique (CEA), ont montré que la domestication par l’homme de la culture du riz en Afrique était intervenue il y a trois millénaires dans le delta intérieur du fleuve Niger, dans le nord du Mali. Ces données ont été rapportées par la revue «Current Biology» dans un article paru jeudi dernier et confirmant des recherches publiées en 2014. «Le Sahara, il y a 6-7.000 ans était une grande savane humide peuplée de chasseurs-cueilleurs qui ont commencé à garder les graines d’une année sur l’autre lorsque la région a commencé de s’assécher et que le riz sauvage a commencé à se raréfier», explique François Sabot, génomicien à l’IRD à Montpellier, dans le sud de la France, l’un des auteurs de l’article. Postérieure à la domestication du riz en Asie, qui date de 10.000 ans et a été achevée «il y a 6 à 7.000 ans» selon le chercheur, la domestication du riz en Afrique a été concomitante avec l’émergence de l’agriculture dans le Croissant fertile (Irak, Syrie…) puis en Occident, ajoute-t-il.

Le riz domestiqué au Mali
Grâce aux données collectées sur 163 variétés domestiques et 83 sauvages récoltées au Sahel et en Afrique de l’Est, les chercheurs de l’IRD, du CEA et d’AfricaRice ont généré la plus grande base de données génomiques sur le riz africain disponible à ce jour, indiquent les trois organismes. «Nous avons prouvé selon une méthode non sujette à interprétation que la domestication en Afrique a bien eu lieu au Mali, confirmant ainsi des découvertes archéologiques sur des amphores portant des traces de riz dans cette région», précise François Sabot. Certains travaux avaient émis l’hypothèse que cette domestication avait eu lieu plus à l’ouest, vers l’actuel Sénégal. En 2014, une équipe de chercheurs, qui avait, la première, séquencé le génome du «riz africain», avait déjà localisé la domestication le long du delta du Niger il y a 3.000 ans, selon un article de Nature Genetics. Si l’émergence d’une forme cultivée du riz en Afrique est issue d’un changement climatique qui a eu lieu il y a plusieurs milliers d’années, il est désormais possible que les caractères génétiques du riz africain, résistant au stress hydrique et à certains pathogènes, puissent aider la plante à s’adapter aux nouveaux changements climatiques qui se dessinent, ajoutent les chercheurs.


Vallée du fleuve Sénégal : La production rizicole atteint 455.000 tonnes

La production rizicole de la vallée du fleuve Sénégal, de 455.000 tonnes actuellement, devrait aisément passer à 875.000 d’ici à 2020, si les choix idoines sont adoptés, a affirmé le directeur du développement et de l’appui aux collectivités locales de la SAED, Amadou Thiam. «Nous sommes aujourd’hui à presque 45.000 tonnes de riz qui sont produites au niveau de l’ensemble de la vallée du Sénégal et nous pensons que, d’ici 2020, si les mesures ou bien les stratégies sont mises en œuvre, cela nous permettra facilement d’atteindre 875.000 tonnes», a-t-il déclaré. Intervenant à l’occasion de la 10e assemblée générale de l’Amicale des conseillers agricoles et conseillères en promotion féminine de la SAED, il a listé les différents ingrédients devant permettre d’atteindre un tel niveau de production.



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