Les parents d’élèves du Lycée français International Louis Massignon s’indignent et décident d’organiser un deuxième sit-in, le mardi 26 juin, sur le site du Lycée à Bouskoura, pour faire entendre leur voix aux différentes parties prenantes.
Selon le communiqué du « collectif parents indignés », ce sit-in fait suite aux décisions unilatérales de la direction de l’école, qui « bafoue les règles élémentaires des concertations avec les parents et leurs représentants et du système participatif qui était pourtant la norme au sein du réseau OSUI et du système éducatif français ».
Plusieurs points ont suscité le mécontentement des parents, notamment l’augmentation des frais de scolarité et des droits d’entrée fratries. En fait, la même source souligne une augmentation de 23%, soit de 10.000 Dhs entre 2013 et 2017. La prochaine rentrée scolaire assistera à des augmentations de 25 % pour l’accès en PS (petite section) et de 60% pour les autres niveaux.
« Cette hyperinflation des droits de scolarité ne reflète aucune logique financière, économique ou même pédagogique et est contraire à l’esprit et à la charte de l’OSUI, une association à but non lucratif », martèle notre source.
En outre, le Collectif parents indignés déplore la généralisation d’un projet numérique jusque là non maitrisé. La réflexion autour de ce projet a été lancée en 2016 et une classe-pilote a été mise en place au titre de l’année scolaire en cours. La décision de généralisation intervient alors que le projet demeure en phase d’expérimentation et sans aucune démarche de concertation avec les parents. « Les résultats de cette expérience n’ont, à ce jour, toujours pas été partagés, ni avec les parents ni avec le corps enseignant », souligne le Collectif.
Le troisième point est le montage financier et administratif jugé « peu satisfaisant » par le Collectif. Ce dernier mentionne que l’administration a décidé de faire supporter aux parents la totalité des charges inhérentes au projet de classes numériques. Ainsi, l’institution se comporte comme un maître d’ouvrage juge et partie puisqu’elle a décidé d’acquérir elle-même le matériel qu’elle estime nécessaire.
Or les frais notifiés aux parents sont notoirement supérieurs à ceux pratiqués sur le marché. Le prix du matériel choisi par l’administration est en effet nettement plus coûteux que celui vendu au grand public. Une aberration que ne comprend pas le collectif, l’achat d’une grande quantité d’équipement faisant toujours l’objet de rabais conséquents.
De surcroît, de nombreux vices de fond et de forme entachent le processus de sélection du fournisseur de matériel : consultation restreinte pour un projet de 8 MMAD renouvelable, un seul et unique soumissionnaire a présenté une offre, etc…).
Quid des revendications
Le Collectif parents indignés réclame un gel des augmentations pendant les trois prochaines années, afin d’absorber les augmentations successives décidées ces dernières années, avoir plus de visibilité sur l’évolution éventuelle des frais et droits d’entrée sur le moyen et long terme, la mise en place d’une communication transparente et préalable à toute décision de révisions des tarifs, l’établissement d’un bilan des résultats de la numérisation des classes-pilotes réalisé par un organisme indépendant, la neutralité de l’établissement par rapport aux fournisseurs et prestataires de la place, une concertation sincère et transparente avec les parents à travers leurs associations représentatives d’une part, et directement à travers les canaux électroniques tels que le système Pronote déjà en place d’autre part, et enfin, le respect des valeurs de la Mission laïque française, dans le cadre d’une communication respectueuse des valeurs locales et universelles pour un dialogue constructif.