Zidane s’expose en toute intimité à Meknès
Meknès rend hommage à Zinedine Zidane du 22 juin au 13 juillet à la Galerie de l’Institut en présence de Philippe Bordas, le photographe qui a suivi lalégende du football pendant des mois.
Meknès accueille une exposition des plus sensationnelles. En marge du Mondial, l’Institut français de la ville rend hommage à une légende du ballon rond : Zinedine Zidane en dévoilant des photos prises en intimité, une histoire à travers un ouvrage qui raconte les «mômes de la cité» : Chant Furieux. Un travail réalisé par le photographe Philippe Bordas, en 2006, lorsque Zidane annonce la fin de sa carrière.
L’artiste capte les 100 derniers jours du footballeur discret avec l’équipe du Real Madrid. Il aura aussi la chance de le suivre jusqu’à la finale de la Coupe du Monde 2006, et assistera au coup de tête de Zidane contre Materazzi. L’exposition relate des moments inédits de cette année chargée d’émotions pour Zinedine Zidane. «Au début, c’est déjà très long d’accéder dans ce centre d’entraînement ultra sécurisé, il faut attendre et attendre, d’autant qu’à peine arrivé, il fait l’annonce qu’il arrête sa carrière bientôt, après le Mondial. Mais on a vite sympathisé, c’est un gars des cités, moi aussi, il y avait un frère à lui, des copains de Marseille, on s’est vite tutoyés», confie le photographe sur la rencontre avec le footballeur avec qui il instaure un climat de confiance en lui promettant que les photos restaient dans un coffre jusqu’à ce que le livre soit prêt, en riant et en n’étant pas envahissant. Un roman où Bordas décrit à un ami devenu aveugle qui n’a jamais vu Zidane, les dribbles virtuoses du roi du foot et dresse un portrait sensible et poétique du roi du foot : «Un roman dans lequel, par la seule force des mots, j’ai essayé de donner le portrait de ce personnage héroïque et silencieux; dans lequel, mêlant l’enfance de Zidane dans les quartiers de Marseille à la mienne dans les cités de Paris, j’ai proposé l’équation verbale de ses gestes fabuleux et donné le manifeste de cette aristocratie populaire dont il est l’exemple parfait». Photographe et écrivain, l’œuvre de Philippe Bordas est marquée par le continent africain qu’il parcourt depuis 1988 et sur lequel il porte un regard riche et lumineux. Une Afrique héroïque qu’il découvre au Kenya où il partage le quotidien des boxeurs de Mathare Valley, le plus grand bidonville d’Afrique. Au Sénégal, où il pénètre le monde fermé des lutteurs, au Mali où il plonge dans la confrérie des chasseurs Dozos. Son travail photographique exposé dans le monde entier et notamment à la MEP (Paris) dans une installation monumentale, reçoit de nombreuses distinctions dont le Prix Nadar en 2004.
«À travers ce projet, je tenais à montrer Zidane comme jamais il n’avait paru, dans ces lieux occultes des stades ou des télés, couloirs, parkings, souterrains où les grands joueurs vivent murés», continue le photographe qui a été frappé par le charisme de ce grand joueur, sa discrétion et son lien fort avec la famille : «J’ai été frappé par la grande cohésion de sa famille, une sorte de fresque picturale, le jour de son dernier match à Madrid, tous assemblés comme sur une toile de Velasquez». L’exposition constituée de 38 photographies, intègre des vidéos de Zidane au ralenti, des textes extraits du roman «Chant Furieux» de Philippe Bordas, paru en 2014 chez Gallimard. À découvrir le 22 juin à Meknès.