La nouvelle feuille de route de l’intégration
Au total, ce sont 109 nouveaux espaces qui sont projetés alors qu’il existe déjà 338 sites aménagés pour le commerce ambulant. Un budget de 1,6 MMDH est dédié à la structuration du commerce de rue.
Devant les conseils, le ministre délégué chargé de l’Intérieur a mis en relief les efforts destinés à contenir les marchands ambulants dont le nombre ne cesse de croître depuis des années. Noureddine Boutayeb a en effet dressé le bilan des actions qui ont été mises en œuvre, mais aussi de celles projetées. Ainsi, ce sont 338 espaces commerciaux qui ont été aménagés au profit des marchands ambulants à caractère saisonnier ou permanent, au moment où 109 nouveaux espaces sont en cours d’aménagement. Sur les 124.000 bénéficiaires, près de 58.000 sont rattachés au réseau des marchés de rue alors que plus de 78.000 opèrent dans le cadre du commerce itinérant. Il est à rappeler que l’enveloppe globale qui a été dédiée aux opérations de localisation des marchands ambulants s’élève à 1,6 MMDH supporté par l’INDH, dont 150 MDH financés par le département du Commerce. Le nouveau bilan du ministère de l’Intérieur intervient quelques jours après que le gouvernement a communiqué aux parlementaires le bilan des inscriptions à l’auto-entrepreneuriat. Ainsi, ce sont 66.000 personnes qui détiennent actuellement le statut d’entrepreneur, sachant que l’intégration de l’informel devra se focaliser davantage sur les petites et moyennes entreprises. «La lutte contre les marchands ambulants n’est pas la solution adéquate», insiste la feuille de route présentée aux membres devant la Chambre des représentants à propos des efforts devant être consentis pour la lutte contre l’économie informelle.
Les acquis
À côté de la multiplication des sociétés d’aménagement de lieux de commerce, qui dépassent 20 entreprises, l’intégration des marchands ambulants vise également à les doter d’outils pour la tenue de leur comptabilité ainsi qu’à les aider à disposer de locaux qui respectent les conditions d’hygiène. Les nouvelles exigences relatives à l’étiquetage des produits alimentaires devront aussi amener les marchands à se regrouper au sein de lieux qui respectent les nouvelles normes, tout comme les conditions de la concurrence saine et loyale. En plus de la mobilisation de fonds étatiques, la mise en place de programmes régionaux pour le développement du commerce de proximité reste aussi prioritaire. En ligne de mire se trouve la hausse du budget qui est alloué à l’acquisition du matériel et de celui dédié à la formation. Le dernier recensement réalisé montre que ce sont près de 240.000 marchands ambulants qui sont éligibles aux programmes de reconversion. L’enjeu principal est que les marchands arrivent à s’organiser sans perdre leurs clients et l’achalandage formant l’ossature de leur commerce, lequel devra se baser sur la mise en place de points de ventes qui protègent les intérêts des marchands.
La couverture sociale également en ligne de mire
Le dernier rapport parlementaire élaboré suite à l’adoption de la réforme du Code de commerce insiste sur la nécessité «d’élargir l’intégration des travailleurs dans l’informel, notamment les marchands ambulants dans les catégories visées par le Code de commerce». L’entrée en vigueur de la loi de manière graduelle devra aussi profiter à cette catégorie de commerçants en attendant que les décrets d’application fixent les modalités et les plafonds de la cotisation. Les informations fournis par les associations professionnelles, les Chambres de commerce et d’agriculture ainsi que les coopératives feront foi, de même que les conseillers ont ajouté une autre source d’information qui est que «toute association ou groupe dont le statut est régi par les mêmes règles» dans le souci de pouvoir intégrer d’autres couches de travailleurs indépendants. Concernant la problématique de la cessation des activités et l’interruption des cotisations, la loi impose une continuité des services offerts à l’adhérent concerné, notamment lorsqu’il est atteint d’une maladie chronique.