Citoyenneté économique
L’économie pâtit, subit les conséquences des perturbations politiques inhérentes aux dernières élections. L’attentisme est à son comble et les investissements marquent le pas. Chiffres à l’appui: l’Office des changes a enregistré un recul de 17% au 30 avril 2018 par rapport à la même période une année auparavant. Au fait, qu’attend tout ce monde? Cette question a été posée à des hommes d’affaires qui n’ont d’ailleurs pas trouvé d’arguments solides à avancer. Manque de visibilité, réduction des marchés publics, climat social tendu, etc.
Telle est la litanie qui revient, çà et là. Des généralités et des hypothèses qui n’empêchent personne de foncer, de challenger et d’investir intelligemment. On n’est plus dans la configuration d’investissements à rentabilité garantie à 100%, et ce depuis un certain temps déjà, surtout après l’éclatement de la bulle immobilière. Aujourd’hui, le financement est là, les banques sont demandeuses mais exigent -à raison- des montages en béton, non des projets approximatifs. Peut-être y a-t-il essoufflement de l’investissement classique, mais les créneaux porteurs existent, notamment dans l’économie du savoir, d’où la nécessité de booster la recherche et développement.
En d’autres termes, les rentiers de l’industrie, du commerce, de l’agriculture et des services doivent comprendre que les temps ont changé et qu’ils doivent quitter leur zone de confort. L’État, de son côté, doit faire preuve de rigueur dans le suivi des facilités, des subventions et d’autres mesures d’accompagnement pas toujours utilisées conformément aux cahiers des charges. La citoyenneté, c’est aussi investir et s’impliquer dans des contextes difficiles, et ne pas attendre l’éclaircie salvatrice !