Agaçant !
Quel lien entre la récente élection de Salaheddine Mezouar à la tête de la CGEM et la tenue de la séance mensuelle des questions adressées au Chef de gouvernement sur les politiques publiques ? Certainement aucun ! Pourtant, le chef du groupe parlementaire du PJD a survolé la thématique du dialogue social pour exprimer ses craintes «quant à un éventuel virage du patronat vers une institution politique». Quelle hérésie !
D’abord, les milliers d’entrepreneurs membres de la CGEM, dont de grands groupes industriels du pays, ont fait leur choix en connaissance de cause et ils l’assument avec 77% des voix. Aussi, la concurrence a joué avec deux candidatures qui ont mené une course serrée jusqu’à la fin, au contraire de nombre d’institutions publiques qui ne sont pas encore sorties des mauvaises pratiques ou du jeu du candidat unique. Or, la donne était simple : il y avait deux clans, deux tendances. L’un prônait l’indépendance de Marrakchi plutôt que le référentiel politique de Mezouar. L’autre préférant un homme d’État, plusieurs fois ministre, au fait des rouages du système et en même temps ancien patron.
Le vote s’est transformé en plébiscite en faveur du second. Les candidats ont donc voté, l’Homme est nommé et la page est tournée. Il faut respecter le choix des membres de cette Confédération et juger son patron sur ses actes. L’intervention du chef du groupe parlementaire du PJD était donc une hérésie puisqu’au lendemain de son élection, Mezouar démissionnait du RNI. Les politiciens ont toujours cette fâcheuse manie de vouloir s’ériger en donneurs de leçons. Agaçant !