Maroc

Industrie du cuir : Le PIAC relancé

Les études pour la mise en place du Parc industriel de Aïn Cheggag (PIAC) sont sur de bons rails, et le lancement des travaux est prévu pour fin 2018. Le projet, qui nécessitera un investissement de plus de 146 MDH, est confié à la société Al Omrane, aménageur de la zone.

Les travaux du nouveau Parc industriel de Aïn Cheggag (PIAC) seront lancés avant fin 2018. Le comité régional chargé du projet a récemment désigné la société Al Omrane aménageur de la zone. En effet, ce dernier est actuellement en train de pousser les études pour élaborer le business plan et déterminer le coût cessible du terrain. Pour la réussite du projet, les membres du comité régional préconisent que le prix ne dépasse pas 250 DH/m2. Ce projet, qui sera réalisé en trois phases, est programmé sur une superficie de 89,5 ha. Il nécessitera une enveloppe de 146,5 MDH. C’est ce qui ressort de l’étude relative à la mise en œuvre validée par une commission régionale spécialisée, cette dernière regroupant, outre les représentants du ministère de l’Industrie et la FEDIC, ceux de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Fès, du centre régional d’investissement, de la province de Sefrou, de la commune de Aïn Cheggag et de la Délégation du commerce et de l’industrie de Fès.

D’après les tanneurs de la ville, «ce projet représente une opportunité pour développer une plateforme industrielle intégrée au niveau régional intégrant un cluster d’excellence dans les métiers du cuir, lequel va représenter un véritable levier pour développer la compétitivité des différents maillons de la chaîne de valeur».

Il faut noter que c’est la chambre de commerce qui a relancé le projet de PIAC, en stand-by depuis de longues années. Le projet de Aïn Cheggag se présente comme un pôle industriel constitué de deux parties. Une zone généraliste de 32 hectares sous la tutelle d’une commission régionale, et une autre, de 50 hectares, sur un terrain appartenant au ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, dédiée au cuir. Avec ce projet, la région de Fès souhaite affirmer sa vocation territoriale, génératrice d’emplois et de dynamique économique durables.

En effet, la région traite près de 30% des volumes de peaux du Maroc et dispose d’un savoir-faire ancestral. Ainsi, la ville abrite quelque 120 unités industrielles sur 340 PME du secteur du cuir au niveau national. Ce projet a également pour ambition de développer le potentiel de synergies en intégrant plusieurs activités industrielles (habits, chaussures, tissu technique…) ainsi que d’améliorer les activités connexes (artisanat, tourisme, industries des équipements…). S’agissant du site, qui s’étend sur une superficie totale de 89,5 ha bruts -soit 56,9 ha nets cessibles- ce dernier est composé de trois parties: la première est d’une superficie brute de 41 ha, soit 26,1 ha nets, et sera composée à 100% de lots industriels. Quant à la deuxième partie, elle s’étend sur une superficie brute de 33 ha, soit 21,2 ha nets, dont 34% de lots industriels destinés aux tanneries, 40% pour la transformation des peaux et 26% de lots pour la logistique, les services et la formation. La troisième est d’une superficie brute de 15 ha, soit 9,6 ha nets, et sera composée de 20% de lots de devanture et de 80% de lots industriels destinés aux tanneries. D’après les membres du comité, le phasage optimal consiste en la réalisation de la première phase, concernant la partie généraliste du projet, la plus proche des premiers points de raccordement hors site d’assainissement. Cette partie sera réalisée dans un délai de 24 mois et son hors-site dans un délai de 12 mois. Concernant la phase 2, elle sera réalisée dans un délai de 18 mois comprenant un délai de réalisation du hors-site (12 mois), sachant que la STEP sera comprise dans cette phase. S’agissant de la phase 3, elle se déroulera sur une période de 14 mois.

Analyse des sources potentielles de financement
Le parc industriel de Aïn Cheggag, de par son caractère «durable» et «nouvelle génération», peut faire appel à des mécanismes de financement revêtant la forme de subventions ou de financements remboursables auprès d’un panel élargi de bailleurs de fonds tels que la région avec l’appui de son programme de développement de projets structurants, le ministère chargé de l’Industrie dans le cadre du Fonds de développement industriel, et notamment le mécanisme d’appui au développement de parcs industriels locatifs sous forme de contributions non remboursables. Le financement peut aussi se faire via le Fonds Hassan II pour le développement économique et social ou encore le Millenium Challenge Corporation (MCC). D’après l’étude, le Fonds d’équipement communal peut aussi contribuer à des projets susceptibles d’avoir un impact positif sur la collectivité tels que la viabilisation et l’aménagement des zones industrielles sous forme de financements remboursables attribués aux collectivités territoriales. Le Fonds de dépollution industrielle (FODEP) et l’Agence du bassin hydraulique (ABH) peuvent aussi intervenir avec le mécanisme des subventions pour la mise en place d’équipements de traitement ou d’élimination des rejets liquides. 



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