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Miriem Bensalah-Chaqroun : Une quasi-unanimité autour du bilan

Si les grandes fédérations sectorielles saluent la force de caractère de la présidente sortante, et l’ampleur nouvelle qu’a pris la CGEM sous son mandat, les questions structurelles liées au secteur du tourisme ou encore la TPE entachent quelque peu son bilan…

Si le scrutin électif de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) ce 22 mai accapare les attentions, le bilan de la présidente sortante, Miriem Bensalah-Chaqroun, est également au cœur des débats entre les entrepreneurs. Et globalement, l’état d’esprit est positif. «Sur plusieurs dossiers, elle a challengé le gouvernement, notamment sur le droit de grève et la formation professionnelle. Le challenge de l’avenir sera celui de l’emploi, de l’éducation et la formation professionnelle», explique Mohamed Alaoui, président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA). Même son de cloche au niveau de la Fédération marocaine des technologies de l’information (APEBI). Salwa Belkziz affime en effet que «beaucoup de travail au niveau macro, notamment dans la diplomatie économique», toutefois, elle considère qu’un «travail reste à a faire au niveau micro. Les trois prochaines années, il faut plus de travail avec les entreprises sur le terrain. On ne peut pas se le cacher, l’entreprise se porte mal. Beaucoup d’entreprise mettent la clé sous porte, le Code travail n’a pas changé. Le mandat prochain doit insister sur l’entreprise et seulement l’entreprise».

Le tourisme et les PME, un début d’échec
Mais le fait que les grandes fédérations sectorielles saluent le double mandat de la première femme patronne des patrons, ne doit pas pour autant cacher certains hics. Comme son incapacité à gérer le cas du tourisme, et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Elle n’a cessé, durant tout son mandat à mettre en avant le besoin d’une bonne gouvernance et d’une implication réelle du gouvernement dans le tourisme, qui emploie 500.000 personnes, le but étant de remédier aux «diverses incohérences et aux fragilités structurelles dont souffre le secteur». Des incohérences qui résident notamment la promotion de circuits touristiques non adaptés à la demande et l’existence de «destinations oubliées», elle a notamment critiqué comme exemple la «surcapacité» de certaines villes comme Marrakech, avec 71.000 lits hôteliers, contre l’incapacité d’autres à accueillir un congrès de 5.000 personnes. Malgré ces efforts, on notera toujours l’absence des assises du tourisme, à travers lesquelles des débats et des dialogues constructifs ainsi que des évaluations concertées peuvent être engagés dans l’optique de développer le secteur. En outre, son combat pour l’adoption d’une loi sur les délais de paiement ne satisfait toujours pas les petites structures type TPE et PME. Ces derniers considèrent que dans sa conception actuelle, la CGEM ne peut pas défendre leurs intérêts et ne peut se focaliser que sur les problématiques inhérentes aux grands patrons, principaux adhérents de l’organisation. Un comble, alors que les PME constituent 90 % du tissu économique marocain. Les barrières à l’entrée n’ont toujours pas sauté, contrairement aux promesses. Les TPE dénoncent en effet des conditions d’adhésion «non adaptées», se plaignant d’une certaine bureaucratie et aux cotisations. Celles-ci dépendent du chiffre d’affaires de l’entreprise, elles varient entre 2 000 et 80 000 DH par an et déterminent, bien sûr, le nombre de voix attribuées à l’entreprise.

Revigorer l’image de la CGEM
«Bensalah a fourni un travail considérable. Elle a donné une nouvelle image à la CGEM», «C’est un bilan globalement positif. La CGEM s’est imposée comme interlocuteur des pouvoirs publics et de l’administration. C’est un acquis»…. Que ce soit les minotiers ou les opérateurs de la métallurgies, tous saluent l’ampleur nouvelle qu’a prise la CGEM sous le double mandat de Miriem Bensalah-Chaqroun. Ses positions lors des différents dialogues sociaux en est d’ailleurs symptomatique. D’ailleurs, le 13 févriers dernier, à quelques mois de la fin de son mandat, les partenaires sociaux ont signé le Protocole d’Accord pour la création d’un Fonds de Médiation Sociale. Prenant en compte donc la volonté des parties à atteindre les objectifs du cadre conventionnel sur la médiation sociale signé en 2012, il a été décidé de créer, un Fonds de Médiation Sociale. «Ce Fonds est chargé de financer les opérations de médiation sociale convenues par les parties, améliorer les capacités des médiateurs reconnus, à travers la formation et envisager la mise en place de nouveaux mécanismes susceptibles de développer la médiation sociale», a expliqué Bensalah, comme un «cadeaux d’adieu» à ceux qui lui ont fait vivre des heures difficiles… 



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