Les raisons d’une bulle

Le secteur immobilier vit au rythme des contradictions à caractère économique pour le moins surprenant. Et pour cause! Les prix continuent de flamber au moment où la demande est en baisse constante depuis au moins une année, au même titre que les résultats réalisés par les entreprises du secteur. Il n’y a que le segment de moyen standing qui se comporte bien, vu le volume de demande et l’adéquation plus mesurée de la demande et de l’offre. Sur les segments des logements sociaux et du haut standing, les choses se corsent.

Pour le social, l’offre est tellement généreuse qu’elle a dépassé de loin la demande, et la piètre qualité des matériaux utilisés a fait fuir les clients sans parler des délais hallucinants de livraison dépassant, dans certains cas, cinq années. S’agissant du haut standing et du luxe, c’est un autre registre. Là, les prix ont tellement flambé que les projets concernés ne trouvent que très peu d’acquéreurs. Des prix déconnectés de la réalité économique du secteur et de la conjoncture générale étalée du pays. Résultat des courses: des dizaines de projets restent quasi-déserts depuis plusieurs mois devant l’impuissance de leurs promoteurs qui se trouvent face à des engagements surévalués. Il est donc normal que les banques serrent la vis en étant plus regardantes quant au risque du crédit promoteur, tout en faisant montre de flexibilité en matière de crédit acquéreur, afin d’aider à débloquer la situation. C’est donc tout un secteur qui développe un écosystème non négligeable qui est aujourd’hui en pleine bulle, mais à qui on ne prête guère attention. Inquiétant !