À J-1 du vote, l’indépendance est un enjeu majeur
L’indépendance de la CGEM a été au cœur de la course à la présidence du syndicat patronal. La parole est donnée aux différents protagonistes.
La course à la présidence entre les binômes Hakim Marrakchi-Assia Benhida et Salaheddine Mezouar-Faïçal Mekouar s’est focalisée sur la nature du rapport entre le monde du business et celui de la politique partisane.
Quel positionnement pour la CGEM?
Miriem Bensalah Chaqroun, présidente sortante de la CGEM, le rappelle en des termes subtils. «Le 22 mai, je céderai la place à un nouveau binôme à la tête de la CGEM. J’espère que vous serez nombreux à venir voter. Que le meilleur gagne et serve humblement notre confédération pour qu’elle continue d’être ce qui nous fédère, une CGEM forte, unie et indépendante», espère-t-elle dans un message diffusé sur ses comptes officiels, sur les réseaux sociaux. Neila Tazi, conseillère au sein du groupe CGEM à la Chambre des conseillers et membre influente de la CGEM, faisant partie de la garde rapprochée de Bensalah Chaqroun, se montre nettement plus explicite. «Cette élection engage les candidats à renforcer l’indépendance et le poids de la CGEM qui se doit de se tenir à équidistance de toutes les formations politiques», prévient Tazi. Cette sortie intervient aussi avec les déclarations de deux ex-présidents de la CGEM, Abderrahim Lahjouji et Hassan Chami. Le premier, dans une déclaration à Akhbar Al Yaoum, avait dénoncé «la candidature de Mezouar comme celle du mélange de l’argent et de la politique». Le deuxième, dans une interview à Telquel, se réjouit «d’une décision de revenir à la normalité» avec une course à la présidence recensant deux candidats en lice. «On revient à un système plus démocratique à mon sens. Il y a une candidature politique, pour ne pas dire du pouvoir, et une candidature économique», observe Chami. S
alaheddine Mezouar, candidat à la présidence à la CGEM, est visé par ces remarques et se défend depuis le départ sur le mélange entre business et politique. «Penser qu’un parti politique puisse faire une OPA sur la CGEM, c’est infantiliser la CGEM, c’est manquer de respect à ses institutions et à ses adhérents», rétorque-t-il, lors de son meeting du 15 mai à Casablanca. Mezouar promet d’ailleurs de démissionner des instances du RNI, dans le cas où il serait élu à la tête de la CGEM. Pour Hakim Marrakchi, la CGEM doit rester apolitique. L’ex-vice-président de la CGEM insiste sur ce point, allant jusqu’à en faire un argument de campagne: «Bien que la CGEM soit présente à la deuxième chambre, le statut de la confédération stipule qu’elle devrait être apolitique; c’est pourquoi il faut la protéger de toute convoitise partisane», conclut-il. Verdict de cette course à la présidence le 22 mai à Casablanca.
Neila Tazi
Vice-présidente de la CGEM
L’élection de la CGEM du 22 mai doit être un vrai moment de démocratie, de responsabilité et de transparence; un rendez-vous qui s’inscrit dans les exigences des réformes constitutionnelles qu’a connues notre pays pour faire du Maroc une Nation moderne et en mouvement, un pays débarrassé des vieilles habitudes et des petits calculs du passé. Des réformes qui ont accordé aux partenaires sociaux une place importante dans les institutions de notre pays. Cette élection engage les candidats à renforcer l’indépendance et le poids de la CGEM qui se doit de se tenir à équidistance de toutes les formations politiques. Cette élection engage les candidats à ouvrir la voie aux femmes par la mise en œuvre de l’article 19 conformément à notre Constitution, qui appelle également à ouvrir la voie aux jeunes et à une nouvelle génération. Cette élection engage les candidats à rassembler et à fédérer toutes les forces vives de la CGEM. C’est cela qui permettra à la confédération de participer de manière crédible à la construction d’un modèle de développement juste, équitable, innovant, durable et en cohérence avec les besoins et les attentes de la société marocaine.»
Programme d’une journée décisive
L’Assemblée générale ordinaire et élective de la confédération se tiendra le mardi 22 mai 2018, à 11H, à Casablanca pour délibérer. L’ordre du jour se compose de la présentation du rapport moral et financier de l’exercice 2017, de la lecture du rapport du Commissariat aux comptes sur l’exercice 2017 et de l’approbation des comptes et quitus à la présidence et au Conseil d’administration de la confédération. L’avant-dernier point sera l’élection à la présidence et à la vice-présidence générale de la CGEM pour la période du 22 mai 2018 au 21 mai 2021, prévue à 12h30. Ledit point se compose de l’annonce de la composition du Comité de suivi électoral, de la présentation du programme électoral par chacun des deux binômes candidats puis le vote, le dépouillement des bulletins et l’annonce des résultats.