Le Polisario n’a aucun droit de représenter les Sahraouis
La déclaration d’un haut responsable à la Commission du commerce international au Parlement européen isole le Polisario et son soutien parmi les députés européens.
Les manœuvres du Polisario au Parlement européen viennent de subir un contrecoup mémorable. Jeudi dernier, à la Commission du commerce international, leur principale thèse fondatrice vient d’être battue en brèche. «Le Polisario n’a pas vocation à représenter de manière exclusive les populations du Sahara», a tonné Nicolas Bulte, représentant de l’organe qui régit, sous la houlette de Federica Mogherini, les relations diplomatiques de l’UE avec les pays non membres et mène la politique étrangère et de sécurité de l’UE. Une déclaration sans équivoque qui ne manquera pas de donner l’urticaire aux séparatistes et à ceux qui les soutiennent parmi les députés européens. Le contexte de la déclaration de Bulte lui octroie un caractère hautement officiel, puisqu’elle intervient en pleine discussion sur l’état d’avancement des négociations entre le Maroc et l’UE au sujet des accords d’association et de pêche. La messe est dite. Le Polisario n’a aucun droit de cité dans ce processus de négociation qui met face à face un pays souverain et l’espace économique européen.
Contacté par Les Inspirations ÉCO, Jawad Kerdoudi, président de l’Institut marocain des relations internationales (IMRI), a mis l’accent sur le caractère officiel de la déclaration de Bulte. «C’est une nouvelle victoire pour le Maroc face à ses adversaires qui n’ont eu de cesse de lui mettre les bâtons dans les roues», a-t-il indiqué. Revenant à la charge, le responsable européen a poussé le Polisario dans ses derniers retranchements en insistant que cette question de représentativité mérite un focus particulier et que toute ambiguïté doit être levée à ce sujet. Dans ce sens, il a rappelé que l’avocat général de la Cour de justice de l’UE a clairement mis l’accent sur cette question de non-représentativité du Polisario dans son avis sur l’accord agricole.
Dans son argumentaire, Bulte n’a pas manqué de rappeler l’arrêt de la Cour sur l’accord de pêche du 27 février dernier, où il n’y a carrément pas mention du Polisario. C’est ce qui explique, insiste Bulte, pourquoi «l’UE considère que le Polisario n’a pas l’exclusivité de représenter les populations concernées dans le cadre d’une négociation commerciale». La réponse basée sur les documents de la Cour de justice européenne et les résolutions onusiennes, arrive à point nommé pour répondre à ces députés européens qui insistent sur le consentement des populations locales pour toute négociation commerciale avec l’UE. Concernant ce point précis, il faut savoir que des consultations ont été menées avec les représentants légitimes de la population sahraouie que sont les élus, la société civile et les acteurs concernés. Or, comme l’a si bien expliqué Bulte, ni le Parlement ni la commission européenne n’est habilité à déterminer qui est sahraoui de qui ne l’est pas. Quant à ceux qui avancent que les accords Maroc-UE ne bénéficient pas aux populations du Sud, il faut savoir aussi que 14 millions d’euros par an vont directement à l’appui sectoriel qui profite essentiellement aux provinces du Sud. S’y ajoute un engagement budgétaire colossal de 8 milliards de dollars consacrés par le Maroc au nouveau modèle de développement des provinces du Sud.
Victoire au Parlement panafricain
Deux mois seulement après son admission au Parlement panafricain, le Maroc commence à récolter les fruits de son retour au sein de la famille africaine. Représenté par 5 députés, le royaume a aujourd’hui les moyens de se défendre face aux agissements des adversaires de sa souveraineté. L’on apprend dans ce sens que les cinq députés viennent d’éconduire dans les règles de l’art une proposition de résolution polisarienne nuisible au Maroc. Finalement, ladite résolution n’a pas été adoptée ajoutant au dépit et à l’isolement des séparatistes depuis le retour du royaume à l’UA.