«Weldi» ou l’incompréhension d’un père face à son fils djihadiste

Lors de la Quinzaine des réalisateurs, un film émeut et interpelle d’autant plus qu’il soulève une question bien actuelle et douloureuse : le djihad. «Weldi» du cinéaste tunisien Mohamed Ben Attia filme un couple âgé confronté au départ de leur fils de 18 ans en Syrie.
Un couple simple de la classe moyenne tunisienne qui travaille dur pour que le fils unique étudie se retrouve confronté à l’horreur du jour au lendemain. Riadh campé par Mohamed Dhrif et Nazli interprété par Mouna Mejri se sont sacrifiés toute leur vie pour leur fils Sami joué par Zakaria Ben Ayed. Le père prépare sa retraite, le fils a des migraines, il devient la principale préoccupation du couple, la veille des examens du baccalauréat quand ce dernier disparaît. Sa destination ? La Syrie ! Le réalisateur tunisien propose une fresque linéaire et simple d’un sujet d’actualité, sans pour autant juger ses personnages. Il se concentre sur la psychologie de ces derniers et les contemplent, essaient de comprendre ce qu’ils vivent. Résultat : le jeu est dense, le public est dès le départ «embrigadé» pour utiliser le même jargon dans l’incompréhension des parents et dans la perdition d’un fils qui n’a manqué de rien. Commence alors le voyage du père, qui est persuadé de ramener son fils vivant et de «lui rendre la raison». «Riadh et Nazli sont comme tous les parents dépassés par le comportement de leurs enfants. Sauf qu’eux doivent faire face au risque mortel qu’a décidé de prendre Sami», confie le cinéaste tunisien avant la projection de son film qui a eu le droit à plusieurs minutes d’applaudissement au générique de fin. Belle surprise de cette 71e édition.