Les non-dits du boycott
Une rencontre, entre le chef de gouvernement et les medias, est toujours louable, non officielle soit-elle. Vendredi soir, Saadeddine El Othmani a reçu les patrons de la presse marocaine. À bâtons rompus et sans détour, tout a été mis sur la table. On ne peut prétendre que le patron de l’Exécutif était ouvert à toutes les questions, mais il était au moins réceptif, essayant tant bien que mal de convaincre. Bilan d’une première année, boycott, tirs croisés entre le PJD et le RNI…etc, tout a été discuté. Pour El Othmani, son cabinet était à l’écoute du mouvement «boycott» mais ne savait pas à qui s’adresser, et le gouvernement a dû intervenir lorsqu’il a senti les prémices d’un dérapage. Soit. Cela ne l’exempte nullement de sa responsabilité d’intervenir tardivement, de rester inactif face à un mouvement spontané, de laisser des ministres mettre le feu sur l’huile et de finir par une communication chaotique.
D’autres questions sont restées sans réponse telles qu’une couverture tardive et sujet de polémique sur 2M, et la sortie médiatique de 5 ministres pjdistes, mais aucun autre ministre des cinq autres formations politiques de la majorité. Pourquoi le PJD a-t-il voulu endosser entièrement la responsabilité du mouvement «virtuel», alors que ses ministres étaient à l’abri de la vindicte populaire ? El Othmani avance une réponse classique ; l’intérêt de la Nation ! Point convaincant.
En tout cas, il s’est avéré que plusieurs non-dits pèsent sur le traitement de ce mouvement de boycott sur les plans politico-médiatiques. Désormais, il y aura un avant et un après le boycott.