La clé du dossier du Sahara
Le conseil de sécurité devait rendre son verdict sur l’affaire du Sahara avant-hier, mais la Russie a bloqué le vote. Le draft qui a circulé il y a quelques jours, et qui était globalement favorable au Maroc (grâce au soutien de la France), devrait, à la demande de Moscou, être revu. Cet état de fait nous renvoie à ce que nous préconisions depuis belle lurette: une opération de fond à l’attention des membres du conseil de sécurité. Il faut savoir que ce conseil est réparti en quatre catégories, selon leurs attitudes vis-à-vis du Maroc. Il y a d’abord l’incontournable allié stratégique qu’est la France. Ensuite, les deux pays qui affichent une neutralité positive, à savoir les USA et la Grande-Bretagne. Puis un pays à neutralité négative, la Russie. Enfin, un pays totalement indifférent, la Chine. À partir de cette cartographie, la diplomatie marocaine gagnerait à explorer toutes les pistes de rapprochement avec la Russie et, chose moins pressante, avec l’Angleterre. Rappelons que la visite officielle réussie du roi à Moscou, il y a deux ans, avait balisé le terrain; en revanche, le gouvernement n’a pas pris le relais. Il était question de booster les échanges commerciaux, séduire davantage les investisseurs russes et élaborer une offre touristique dédiée aux ressortissants russes. Qu’est-ce qui a été concrétisé de tout cela ? Pas grand-chose ! Aujourd’hui, ce sont les intérêts d’ordre économique qui président à la diplomatie et à la géostratégie, de par le monde. Le Maroc peut faire valoir ses multiples atouts pour jouer le jeu. C’est pourquoi il y a lieu de mettre en place une approche spécifique aux membres permanents du conseil de sécurité. On n’a pas le choix, car ils détiennent les clés du dossier.