Les transferts MRE à leur plus haut niveau depuis six ans
La situation économique au Maroc se présente sous de bons auspices, à la fin du premier trimestre de l’année 2018. Ce constat établi par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) au ministère des Finances couvre les activités agricoles, secondaires et tertiaires.
La dernière note de conjoncture de la DEPF se réjouit des conditions favorables de la campagne agricole 2017/2018. Généralisées sur l’ensemble du territoire, les dernières précipitations ainsi que les chutes de neige ont permis de situer le volume des retenues dans les principaux barrages nationaux à 10,5 milliards de mètres cubes au 17 avril 2018, portant le taux de remplissage de ces barrages à 69,2%, contre 59,9% un mois plus tôt et 56% à la même période en 2017. Au titre des activités secondaires, la DEPF note avec satisfaction le bon comportement du secteur des phosphates (hausse de 11,5% de la production de la roche et hausse de 34,8% des exportations à fin février) et de celui de l’énergie électrique (l’ONEE a vu sa production croître de 4,2%). En revanche, les ventes de ciment se sont repliées de 4,7% à fin mars, affectées par les fortes précipitations.
Pour ce qui est du financement des opérations immobilières, l’encours des crédits a progressé de 3,5% à fin février pour atteindre 259 MMDH. Du côté des activités tertiaires, les arrivées touristiques affichent une hausse de 11,7%, se traduisant par un accroissement de 12% des nuitées enregistrées à fin février et une amélioration de l’ordre de 20% des recettes issues du tourisme. Face à ce baromètre dans lequel presque tous les indicateurs sont au vert, les résultats des échanges extérieurs laissent apparaître à fin mars une hausse du déficit commercial de 10,6% à 48,7 MMDH. Cette évolution, explique la DEPF, fait suite à la progression des importations de biens (+8,2%) à un rythme plus important que celui des exportations (+6,6%). L’automobile parvient encore à préserver son rang de premier secteur exportateur (17,3 MMDH, en hausse de 16%) grâce au bon comportement des deux segments de construction et du câblage avec des progressions respectives de 19% et de 10%. On notera également la hausse remarquable des exportations de l’aéronautique (+18% à 3 MMDH).
Les expéditions de l’«agriculture & agroalimentaire», elles, se sont situées à environ 17,5 MMDH, en amélioration de 3%. Suivant la même tendance, le chiffre d’affaires à l’export du secteur du textile culmine à 9,5 MMDH, en hausse de 2,4%. Idem pour les exportations de l’industrie pharmaceutique, qui ont progressé de 9,2% à 310 MDH au cours de la même période. En revanche, les ventes de phosphates et dérivés ont accusé une baisse de 7,3% au premier trimestre 2018, pour s’établir à 9,6 MMDH. De l’autre côté de la balance commerciale, les importations de biens ont atteint 117,1 MMDH, en hausse de 8,2% par rapport à la même période en 2017. Ce résultat est attribuable à l’augmentation des achats de tous les groupes de produits, particulièrement les biens d’équipement, les produits finis de consommation et les produits alimentaires. La balance des voyages laisse quant à elle apparaître un excédent en progression de 26% à 11,4 MMDH, lequel provient de la hausse des recettes (+20,2% à 15,2 MMDH), plus importante que celle des dépenses (+4,2% à 3,8 MMDH). Les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont, pour leur part, progressé de 13,5% à 16 MMDH, soit le niveau le plus haut de ces six dernières années. Ces deux postes (recettes voyages et transferts MRE) ont permis de couvrir 64% du déficit commercial, tient à préciser la note de conjoncture de la DEPF.
Un déficit budgétaire en hausse de 4%
Le déficit budgétaire s’élève à 10,1 MMDH à fin février dernier, contre 9,7 MMDH un an auparavant. Cette évolution recouvre une progression des recettes ordinaires de 2,6 MMDH et un accroissement des dépenses globales de
2,9 MMDH. Les recettes fiscales se sont raffermies de 7,1% pour atteindre 30,8 MMDH (dont 10,4 MMDH au titre de la TVA, 2,1 MMDH pour l’IS et 7,5 MMDH au titre de l’IR). De leur côté, les dépenses globales ont augmenté de 7,5% pour atteindre 42,3 MMDH à fin février, dont 18,6 MMDH sous forme de dépenses de personnel et pas moins de
4,7 MMDH au titre des charges en intérêts de la dette.