Porteurs à Sebta et Mélilia : La CE ne se prononce pas
La Commission européenne estimant qu’il s’agit d’une affaire bilatérale entre le Maroc et l’Espagne.
Les frontières entre le Maroc et les deux enclaves sont une affaire bilatérale maroco-espagnole. C’est la consistane de la réponse fournie par la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini. L’instance européenne a réagi suite à l’intervention d’une eurodéputée espagnole, Beatriz Becerra. Celle-ci avait demandé à la Commission européenne la possibilité d’intercéder auprès de Rabat «au vu des bonnes relations avec le Maroc, un partenaire privilégié dans la politique européenne de voisinage», avait-elle souligné.
L’Espagnole avait suggéré à la CE «de mettre la pression sur le Maroc pour que ce dernier adopte des mesures et dialogue avec les autorités espagnoles» au sujet de la réorganisation des passages-frontières à Sebta et Mélilia. Ladite députée espagnole a saisi la CE pour l’interpeller sur la mort des porteuses aux frontières. Becerra avait accusé les autorités marocaines de tourner le dos à ce drame en évitant de mettre en place des mesures plus adéquates, a-t-elle estimé dans son intervention. En guise de réponse à cette demande, la diplomate en chef européenne a indiqué que la CE n’a jamais inscrit ce point à l’ordre du jour des discussions entre Rabat et Bruxelles, étant donné qu’il s’agit d’une affaire bilatérale impliquant le Maroc et l’Espagne, a-t-elle précisé.
Mogherini a tenu à confirmer que la commission est informée de la situation aux passages-frontières et de la haute pression exercée sur ce point de transit fréquenté par de nombreuses personnes au quotidien. Tout en se lamentant des pertes humaines causées par les bousculades au niveau du passage frontalier Tarajal II, dédié exclusivement au transit des marchandises, la chef de la diplomatie européenne a rappelé que l’Espagne dispose d’un protocole de contrôle des frontières ad hoc. En d’autres termes, c’est à Madrid qu’il faut s’adresser en cas de dysfonctionnement. Sur le terrain, il semblerait que la situation à Sebta soit moins tendue depuis la reprise de l’activité après les vacances de Pâques. S’exprimant lors d’une conférence de presse, le délégué du gouvernement central à Sebta, Nicolas Cucurull, a exprimé sa satisfaction quant à l’état du transit. «La situation est bien meilleure qu’il y a deux ans», s’est-il félicité.
À cet effet, il a indiqué que le nombre de passants se situe aux alentours de 2.000 par jour. Un chiffre qui coïncide avec les pronostics des autorités de l’enclave durant l’ouverture du passage Tarajal II. Sur un autre registre, la décision des propriétaires des entrepôts d’imposer aux femmes porteuses de recourir à l’usage de chariots pour éviter que le colis soit transporté sur le dos a été mal accueilli par ces travailleuses informelles, lesquelles estiment que cette poussette pourrait causer davantage de bousculades qu’en prévenir.
