Réussir au féminin

Loin des clichés de la Journée de la femme, durant laquelle on se focalise sur les inégalités entre les sexes, notamment dans les milieux professionnels, et où la victimisation prend le dessus, force est de constater que notre univers est aujourd’hui dirigé par de grandes dames dans les domaines économiques, sociaux et politiques, aux côtés des hommes. Dans notre pays, les femmes ont connu une réelle avancée durant les quinze dernières années. Elles sont patronnes de grands groupes industriels, femmes d’affaires, commandants de bord, magistrates, ingénieures, notaires, architectes, professeures en médecine, etc. C’est pourquoi le discours de certaines associations féminines se trouve en déphasage par rapport à la réalité. On ne peut pas parler de la femme marocaine dans l’absolu puisque les profils sont disparates et les besoins différents. C’est pourquoi il faut absolument segmenter le débat. La priorité de la femme rurale, c’est l’accès à l’enseignement, aux prestations de santé et à un niveau de vie décent, quand à la femme urbaine, elle cherche à s’imposer dans les milieux professionnels et à y jouir des mêmes droits attribués à l’homme, comme les salaires et l’évolution de carrière, entre autres. Et on peut approfondir l’analyse en segmentant davantage les droits des femmes urbaines par secteur d’activité ou zone de résidence. C’est un travail de longue haleine que la société civile n’a pas encore attaqué, et l’on continue à surfer sur des «revendications» en partie dépassées et que l’on qualifie, à tort ou à raison, de débats de salon. Un effort indéniable reste donc à faire, et c’est l’affaire de tous.