L’État injecte 452 MDH dans leurs caisses
L’objectif est d’améliorer leur gouvernance et de booster leur capacité d’accompagnement de leurs adhérents dans les régions. Les chambres seront appelées à mettre en oeuvre des projets économiques générateurs de revenus.
Les Chambres de commerce, d’industrie et de services entament une nouvelle ère dans leur développement. Portant sur un budget dédié de 452 MDH, des conventions ont été signées hier à Rabat entre les ministères de l’Industrie et des Finances d’une part et les 12 chambres de commerces régionales et leur fédération. Ces conventions portent sur les plans de développement des chambres et s’inscrivent dans la droite ligne de la convention cadre signée entre le gouvernement et la Fédération des CCIS en avril 2014. S’exprimant à l’occasion, Moulay Hafid Elalamy a souligné que la transformation des chambres est un sujet stratégique pour le développement régional du Maroc.
Le ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, a parlé de l’importance de mettre en place un modèle de gouvernance transparent et efficace permettant aux chambres de mener à bien leur mission d’accompagnement des PME/PMI. Pour les rendre plus attractives et surtout compétitives par rapport aux Chambres de commerce étrangères, les prestations qu’elles sont censées proposer à leurs adhérents doivent aussi évoluer. Dans ce sens, le ministre a évoqué une expérience pilote de transfert de missions ministérielles qui a été menée avec certaines chambres et qui s’est avérée une réussite. En effet, ce transfert de prérogatives a donné lieu à un appui plus efficace aux investisseurs et ne tardera pas à être généralisé. Sous d’autres cieux, notamment en Europe, les Chambres de commerce gèrent même des ports, aéroports et des zones industrielles. Comme il n’oublie jamais de le rappeler à chaque signataire d’un contrat-programme, le soutien financier étatique sera tributaire de la volonté de chaque chambre à préparer des projets économiques et un accompagnement efficace aux adhérents. «Une Chambre qui ne fait rien n’aura rien», a-t-il tenu à préciser. Mais pour aider les Chambres à avoir les ressources humaines de qualité nécessaires à leur mue, un programme de départ volontaire, revendiqué depuis longtemps par les présidents de Chambres, sera mis en branle. Et ce ne sont pas les budgets qui manquent à ce niveau. L’autre chantier non moins important a trait à la révision du code et des listes électoraux des Chambres dans le sens d’une meilleure représentativité, basée sur la transparence et l’efficience. Un vrai package qu’Elalamy offre aujourd’hui à ces institutions appelées à monter en gamme et se positionner comme un vrai relais de développement régional en harmonie avec les CRI et les représentations régionales de la CGEM, notamment.
Dans ce sens, la révision des statuts des Chambres est sur la bonne voie tout autant que celui de leur personnel. Un catalogue des services proposés devra aussi ouvrir les Chambres sur leurs adhérents potentiels dans le cadre de la transparence et la professionnalisation des missions. Ainsi, les Chambres seront appelées à mettre en oeuvre des projets économiques générateurs de ressources notamment des parcs industriels locatifs, des parcs d’expositions, des zones d’activités et des business centers. Mohamed Boussaïd a indiqué pour l’occasion qu’il n’y aura plus de prétextes pour ne pas travailler dans le sens d’une meilleure efficacité. En effet, comme l’a indiqué Mustapha Amal, président de la Fédération des CCIS, 95% des budgets des chambres allaient dans les charges de fonctionnement et 5% seulement pour améliorer les prestations rendues aux adhérents. Désormais, la vapeur a été renversée et grâce au doublement des budgets alloués, ces structures d’accompagnement économique devront renaître de leurs cendres pour se positionner en tant qu’acteurs incontournables dans les régions.